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23 février 2016

Retour à Oakpine

1074-cover-oakpine-5645ef25beccb"Tôt dans sa carrière, il avait compris qu'il était écrivain parce qu'il vivait pour la beauté, pour l'intensité, mais à la condition qu'il les comprenne, en soit conscient, trouve la distance et les mots qui les feraient résonner et résonner en lui. Il avait été un enfant complexé, et il sut que ce soir-là, il s'était passé quelque chose pour eux tous, quelque chose qui dépassait l'ordinaire ; à dix-sept ans, il fut heureux de cette certitude.

Quatre amis de jeunesse se trouvent à nouveau réunis par les circonstances de la vie trente ans plus tard, dans la petite ville d'Oakpine (Wyoming). Jimmy a quitté la bourgade brutalement après un drame familial. Il est devenu écrivain à New-York. Il est atteint du sida et revient au bercail en sachant qu'il va mourir bientôt.

Autour de lui, un cocon protecteur se reforme avec Mason, revenu lui aussi, remettre en état la maison de ses parents pour la vendre, c'est du moins son projet de départ ; Frank et Craig n'ont pas quitté le pays, ils y ont trouvé leur place avec plus ou moins de bonheur.

Voilà un roman où il ne se passe pas grand chose et pourtant il est captivant. Il faut accepter d'y entrer doucement et de faire connaissance progressivement avec les personnages, en retournant régulièrement en arrière trente ans plus tôt. Les quatre amis avaient constitué un groupe de rock, l'avenir était à eux et pour certains l'avenir c'était partir. Ce désir trouve un écho dans la génération suivante, notamment avec Larry, le fils de Craig.

Ron Carlson sait admirablement camper l'ambiance de la petite ville, la beauté de la nature, nous entrons dans l'intimité de chaque personnage. C'est l'histoire d'une amitié qui traverse les années, le bilan aussi des désillusions, des erreurs de parcours, des regrets, mais sans oublier ce qui est toujours possible. Si le focus est mis sur les quatre hommes, la présence des femmes n'est pas mineure et l'auteur en dresse de beaux portraits.

Un roman qui est plus touffu qu'il n'en a l'air et qui confirme que l'auteur est une valeur sûre.

Du même auteur : Le signal - Cinq ciels

Merci à Masse Critique et aux Editions Gallmeister

Masse critique

Ron Carlson - Retour à Oakpine - 282 pages
Traduit de l'américain par Sophie Aslanides
Editions Gallmeister - 2016

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Commentaires
C
Tu as raison; c'est toujours ce que j'éprouve quand je lis un bon auteur américain!
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C
je l'ai lu! Il m'a tellement plus que j'ai lu toute la nuit! C'est dire! Merci Aifelle!
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F
Je note... surtout pour "Wyoming" et "cocon protecteur". Et surtout si c'est un roman qui cache un peu son jeu..
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C
Pas très informé des américains contemporains, il y a tant de valeurs sûres... mais je prends note. J'ai cru que cet américain nous parlait de Russie car je lisais Okapine au lieu du "pin de chêne" (quel beau nom) :-))
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E
Je le retiens, j'aime beaucoup les romans dans lesquels il ne se passe pas grand chose (quand c'est bien fait).
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