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Le goût des livres
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4 juin 2013

Wilderness

Wilderness"C'est la peau qui l'a déclenchée, finit-il par dire. Cette guerre. Ça, tu le sais. C'est la peau qui l'a déclenchée, mais ça ne se réduisait pas seulement à une question de couleur de peau, et même si Abel a combattu pour ce pour quoi il a combattu, tu ne peux pas sortir un homme de son époque et ensuite espérer le comprendre. Ça , c'est quelque chose que tu ne peux tout simplement pas faire. C'est comme la guerre, Abel ne se réduisait pas seulement au camp pour lequel il a combattu. Pourquoi pleures-tu ?"

Wilderness est le nom d'une terrible bataille de la guerre de Sécession, sur le territoire de la Virginie. Abel Truman, le personnage principal de ce roman y a participé du côté sudiste, alors qu'il est nordiste, uniquement parce qu'il pensait mériter un châtiment.

La narration se déroule de manière classique avec des retours sur des périodes différentes et nous faisons d'abord connaissance avec Abel, 30 ans plus tard. Il vit sur les bords du Pacifique, seul, dans une pauvre cabane, avec son chien. Usé par la vie, il tente de la quitter en se noyant, mais la mer le rejette. Il prend alors la route, remontant vers le passé. Agé, malade, souffrant de ses vieilles blessures, il est attaqué par deux hommes voulant lui voler son chien pour des combats.

C'est ce qu'il ne fallait pas faire, s'attaquer à son chien. A partir de là s'enchaînent des évènements qui vont l'emmener plus loin qu'il ne le pensait, et nous avec.

C'est un roman époustouflant, par son écriture, son lyrisme et en même temps sa cruauté, on peut passer d'une ode splendide à la nature à la brutalité la plus primaire entre les hommes. Le racisme est très présent, le sort misérable réservé aux Indiens aussi. Abel est un homme ordinaire, ayant eu son lot de malheurs, ce sont les rencontres qu'il va faire qui vont l'amener doucement à changer sa manière de penser et peut-être panser ses plaies les plus anciennes.

J'ai peu lu sur la guerre de Sécession, à part "autant en emporte le vent" et j'ai été scotchée par le long récit de la bataille, j'ai eu l'impression d'être au milieu des combattants. Pour être honnête, j'ai failli arrêter ma lecture au milieu du roman, accablée par une noirceur qui s'amplifiait de page en page et qui semblait ne devoir jamais s'arrêter. Je ne l'ai pas laissé longtemps de côté et j'ai eu raison, je me serais privée des pages bouleversantes de la fin. Il n'y a pas que de la violence, il y a une humanité et une compréhension profonde des femmes et des hommes livrés à des évènements complexes et malmenés par la vie. On ne peut que s'attacher à Abel et s'horrifier de ce qu'il a dû traverser, même si par ailleurs il n'y a pas toujours mis du sien.

C'est un livre qui permet également de comprendre un peu mieux la société américaine, d'où elle vient, ce qu'ont vécu ses habitants pour la construire, ce n'est pas si vieux si l'on considère à quel point le passé pèse lourd sur les générations suivantes.

Je l'ai terminé il y a presque trois mois et il m'en reste le souvenir d'une lecture âpre et magnifique, assez exceptionnelle, d'autant plus que c'est un premier roman.

Les avis de Clara Dominique Keisha La Ruelle Bleue Papillon Petit Sachem

Une interview de l'auteur chez I.C.B.

Lance Weller - Wilderness - 335 pages
Gallmeister - 2013

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Commentaires
A
Au milieu de ma lecture, j'ai été accablée par la brutalité de tous ces hommes, leur cruauté les uns envers les autres, heureusement j'ai pu reprendre et j'en garde un grand souvenir.
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A
Je te rejoins, il faut attendre un peu pour que le roman devienne vraiment passionnant, plus humain, plus touchant, et pas seulement "Nature writing". Dans la dernière partie, je ne pouvais plus lâcher ce livre ! Et puis, il y a aussi les deux beaux personnages d'Helen et de Glenn, un écho bien vu d'avec les deux autres saligauds, bien campés cependant. En attendant le suivant du même auteur, maintenant !
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A
Jérôme m'avait déjà ferrée et tu confirmes. En plus, un premier roman...
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S
Celui-là, je l'ai réservé à la bibliothèque et j'ai hâte qu'il arrive !
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S
Comme toi, je crois bien que sur cette période de l'Hitoire, je n'ai lu que "Autant en emporte le vent". Et si l'écriture est si belle, je ne peux que noter.
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