Police
"On a confié la sale besogne à des employés sous-payés de quelque administration d'Etat qui devront dormir avec. La responsabilité est dispersée entre la Préfecture, les gardiens, les escorteurs, la Police aux Frontières, les pilotes, les hôtesses, les stewards, pour que chacun ait le confort de penser : ce n'est pas moi, c'est l'autre."
Trois gardiens de la paix se retrouvent à devoir reconduire un réfugié Tadjik à l'aéroport. Ce n'est pas leur travail, mais ce jour-là il n'y a qu'eux pour le faire. Deux hommes, une femme. La situation est tendue, Virginie est enceinte de l'un d'eux, Aristide et elle va avorter le lendemain. Le troisième Erik, est le chef, le plus âgé et a priori le plus aguerri.
C'est la première fois que je lis un roman abordant cet aspect-là du problème, le quotidien des policiers utilisés à des tâches qu'ils n'approuvent pas forcément. Virginie a enfreint les consignes et lu le dossier de l'homme ; elle a compris qu'ils contribuaient à le renvoyer à la mort et elle ne peut s'y résigner.
A partir de là va se dérouler une partie serrée entre les trois policiers, doublée du désaccord entre Virginie et Aristide sur ce qu'elle s'apprête à faire le lendemain.
J'ai beaucoup vu ce roman sur les blogs et je m'attendais sans doute à plus. J'ai apprécié toute la partie sur le travail des policiers, les problèmes auxquels ils sont confrontés dans une solitude assez grande, leur obligation d'obéir aux ordres, mais jusqu'où ?
Par ailleurs, les états d'âme des uns et des autres sont vus avec finesse, mais il m'a manqué quelque chose. Je n'ai pas trouvé les personnages attachants même si j'ai compris leurs motivations. Et il y a des longueurs. Le huit-clos dans la voiture finit par tourner en rond et j'avais hâte qu'il se termine.
C'était mon premier contact avec l'auteur. Malgré cette semi-déception, je n'hésiterai pas à le relire dans un autre titre.
L'avis d'Alex Anne Antigone Brize Delphine-Olympe Kathel Sandrine Yv Zazy
Hugo Boris - Police - 198 pages
Editions Grasset - 2016