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23 février 2017

Les républicains

republicains"Ecoute, je vais te dire un truc dont je suis convaincu : même si je me trompe, même si ce n'est pas pour demain, ce changement arrivera après-demain ou encore plus tard mais il arrivera. Regarde autour de toi, tout craque de partout, notre modèle est obsolète et l'aspiration à davantage de démocratie directe est en marche, on ne l'arrêtera plus, le divorce entre le monde politicien et la société civile est consommé, le roi est archi nu, ce qui suffit à juger complètement déphasé le bal hors-sol des prétendants à l'Elysée qui feraient bien de revoir de fond en comble leurs logiciels antiques. Tu te rends compte, trente candidats il y a six mois ! Et pour quoi ? Faire un 20 heures, peser dans l'appareil, obtenir un portefeuille dans le futur gouvernement, et toutes ses prétentions risibles sans la queue d'une idée neuve !".

Précisons tout de suite que le titre ne fait pas référence au parti, mais à la classe politique en général et qu'il tient autant du pamphlet que du roman.

En novembre 2016, la narratrice, "la fille en noir", retrouve un ancien de Sciences-Po, Guillaume Fronsac. Trente ans ont passé, ils ont suivi des voies différentes. Elle est devenue écrivain, il fait partie de l'élite politique, avec passage obligé dans une banque d'affaires. Sans en parler, ils ont tous deux en mémoire un baiser torride échangé dans une fête où l'alcool et la coke avaient bien circulé.

Ils vont passer la soirée ensemble à évoquer l'état du monde et de leurs désillusions, loin de leur jeunesse ouverte à tous les possibles.

Je suis embarrassée pour parler de ce roman, tout simplement parce qu'il est tombé au mauvais moment. La saturation d'informations sur les turpitudes de notre classe politique ces dernières semaines a atteint un tel niveau que pour moi c'est l'overdose. Or, ici, il est énormément question de l'entre-soi, des petits arrangements entre amis, du cynisme et de la malhonnêté de trop d'élus ou de hauts-fonctionnaires qui n'ont en tête que leurs intérêts personnels, tout en se croyant d'une essence supérieure.

Je n'ai rien découvert que je ne sache déjà, dans les grandes lignes et je n'ai pas envie d'en savoir davantage. Certains sont nommés et le portrait féroce qui en est fait est sans doute trop vrai, comme Nicolas Sarkozy et François Hollande, d'autres ne le sont pas et dans les milieux parisiens, je pense que l'on joue au petit jeu de qui est qui, mais personnellement, ça m'est égal. Ce que je retiens, c'est que le constat est glaçant et ne laisse aucune place à l'espoir.

Reste l'aspect roman. Je n'ai pas cru vraiment à cette histoire ancienne entre Guillaume Fronsac et "la fille en noir", histoire qui n'a d'ailleurs pas eu lieu. Ils jouent à se séduire d'un bar de luxe à un grand hôtel, dans un périmètre parisien chargé d'histoire, tout en restant sur leurs gardes l'un et l'autre. C'est peut-être le côté déambulation dans un Paris nocturne et désert qui m'a le plus intéressée, avec la découverte d'une belle plume.

Je suis certaine que ce roman trouvera ses lecteurs, qui sauront l'apprécier, moi je suis passée à côté.

Cécile Guilbert a fait partie de la promotion de 1986 de Sciences-Po. Pour mémoire, la même que Jean-François Copé, Frédéric Beigbeder, Claude Chirac, Anne Roumanoff, David Pujadas, Arnaud Montebourg etc .. Elle est l'auteure de plusieurs essais. "Les républicains" est son troisième roman.

Cécile Guilbert - Les républicains -252 pages
Editions Grasset - 2017

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Commentaires
A
J'ai bien peur qu'il ne tombe au mauvais moment pour pas mal de lecteurs.....
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C
Moi aussi j'en ai plus qu'assez de toutes les turpitudes de la classe politique; en effet, le roman ne tombe pas au bon moment ! Mais ce qui m'énerve le plus, c'est de constater que les français, même s'ils connaissent la malhonnêteté, l'immoralité, le manque de scrupule de l'un ou de l'autre finissent tout de même par voter pour l'un ou l'autre sous prétexte qu'il est de leur bord ! Finalement, on les hommes politiques qu'on mérite !
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P
Pareil pour moi : lire le journal chaque matin suffit à me dégoûter du monde politique. . Cela dit, on comprend pourquoi tous ces gens copinent puisqu'ils sortent des mêmes écoles.
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A
Il ne risque pas d'arriver chez moi celui-ci ! Je suis écoeurée dès que je lis un article sur tel ou tel, il me faudrait du Primpéran en intra-veineuse à chaque fois que je passe devant une info ou que l'info vient à moi sans que je ne la recherche ! Alors je ne risquerais même pas un regard sur ce livre qui ferait presque l'apologie (en mode nostalgico-romantique) des turpitudes impunies (ou qui le resteront) de ces hommes qui se prennent pour Dieu dès qu'ils ont eu une bouchée de pouvoir dans leur vie... Pour la balade nocturne dans Paris, tu aurais dû lire un Modiano ! :lol: Arf ! J'ai envie de me changer les idées avec mes lectures ou d'y trouver un peu de la grâce qui manque tant à notre paysage quotidien... Aussi mon carnet à LAL te salue bien bas et te remercie ! Je ne remercie pas CB en revanche, une fois de plus (appelez-moi râleuse, m'en fiche) mais je n'ai pas eu cette News !!! :roll:
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H
Je crois que je vais passer mon tour, j'ai besoin de couleur et d'espoir en ce moment hah
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