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Le goût des livres
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5 décembre 2014

Peau vive

Peau vive"Certaines vérités fondent sur vous telles des oiseaux de proie, d'autres, tranquillement couchées dans l'eau trouble de la conscience, attendent en souriant qu'une brise innocente en déride la surface. Elles patientent le temps nécessaire, mais lorsqu'on aperçoit leur face familière, on comprend qu'elles ont toujours été là et qu'on avait rendez-vous".

En cet automne 1988, Eve Zeigler, biologiste, a 37 ans. Une phobie la tient à l'écart des autres, elle ne supporte pas qu'on la touche, ni de toucher elle-même. Le feu couve sous cette peau trop sensible, hautement inflammable depuis l'abandon de la mère, dans l'enfance. Son entourage s'en accommode, sa soeur Irène, son amoureux, André, très patient, son père Jean et sa mère, Simone, partie vivre en Belgique.

Une séance de cinéma va venir bousculer ce fragile équilibre. Eve se rend dans une salle voisine de celle où l'on passe "La dernière tentation du Christ", de Martin Scorsese, source de scandale. Un attentat et la voilà blessée, plongée dans un coma inexplicable. Elle en sortira différente, prête peut-être à affronter la phobie qui l'empêche de vivre.

Cette histoire tient autant du songe que de la réalité. Eve évolue dans un monde où les fantômes ne sont pas loin, ou un mystérieux personnage veille sur elle comme un ange protecteur, aplanissant les difficultés qu'elle rencontre, parsemé de symboles, dont certains m'ont sans doute échappé.

Le problème d'Eve est lié au silence paternel, à l'histoire familiale et en sortant du coma, elle comprend que sa résolution devra passer par un voyage bien réel, dans le temps et l'espace, en allant se heurter à un autre mur, celui du rideau de fer, à Berlin, lieu où se trouvent ses racines.

C'est un livre fait d'allusions, de demi-vérités, d'extrapolations, de rêveries étranges, il n'est pas toujours aisé de suivre Eve dans sa quête, mais elle est suffisamment attachante pour que l'on aie envie de connaître l'issue du voyage. L'auteur a visiblement une forte culture cinématographique, il est souvent fait référence aux films de l'époque, aux chansons également, je me suis sentie en terrain connu, avec un peu de nostalgie.

Au final, un roman porté par une écriture poétique, tissant étroitement des liens entre histoire personnelle et grande histoire.

L'avis de Philisine Cave

Gérald Tenenbaum - Peau vive - 233 pages
La Grande Ourse - 2014

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Commentaires
S
Honnêtement, je ne suis pas certaine qu'il soit pour moi, je suis inculte en cinéma, et je crains vraiment quelque d'introspectif dans sa convalescence...
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A
P.S. : "réalité" bien sûr, je n'y vois plus rien !!! :)
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A
Moi j'aime assez quand il y a une part de fantastique ou que la réamité n'est pas si réelle que ça, après tout c'est le rôle du roman, de la fiction que de ne pas coller toujours au plus près du réalisme, non ? Et comme j'aime souvent ce qui t'a plu, je le note... ;)
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G
Tout cela pose de manière bien intéressante le problème du lien de la littérature avec le vrai, le vraisemblable, et l'imaginaire. Merci à tous.<br /> <br /> Deux autres avis complémentaires : http://lilyetseslivres.wordpress.com/2014/08/31/peau-vive-gerald-tenenbaum/ et http://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr/2014/10/la-famille-est-la-peau.html?spref=tw
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E
Je n'avais pas été totalement convaincue par l'avis de Philisine, je ne le suis pas plus, je pense que ce n'est pas un livre pour moi.
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