Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le goût des livres
Derniers commentaires
Archives
27 avril 2017

Chroniques de l'Occident nomade

thumb-small_seigne_105x265_102_1"J'ai envie d'écrire, j'ai l'intention de vous dire tout ce qui est dicible. Le reste, vous le déduirez. C'est à force de ce genre d'aphorisme qu'on comprend ce qu'a voulu dire un auteur. Je me revois parfois dans rues de Vienne avec une minuscule Australienne rousse et deux autres filles anglophones dont je ne visualise plus le visage. La rousse avait un visage de chiot, revenait de Thaïlande et voulait depuis deux pays me refiler un pantalon thaï ouvert sur les côtés dans lequel j'avais l'air d'une grande blonde en couche-culotte de luxe. Je marche dans les rues avec ces filles que je ne connais pas et pourtant nous sommes pareilles".

Des chroniques de voyage pas tout-à-fait comme les autres, émanant d'une jeune auteure suisse. Elle a attrapé le virus du voyage à quinze ans, en Grèce et il ne l'a plus quittée.

Il n'y a pas ici de description des lieux visités, plutôt des instantanés, des sensations qui reviennent, liées à une lumière, une ambiance, une rencontre, essentiellement avec des voyageurs nomades, comme elle. Les images reviennent en vrac, mélangeant les années, les pays, les amours, les séparations, les retrouvailles, avec une étonnante fluidité.

L'auteure raconte aussi bien les moments d'émerveillement que les découragements et les mauvaises expériences. Ses réflexions sur le monde sont d'une maturité certaine.

J'ai beaucoup aimé ces éclats de vie nomade, écrits d'une plume élégante, qui a su trouver la bonne distance entre réserve et dévoilement.

"Partir est le meilleur moment. Je l'ai écrit une fois, avec une simplicité tautologique, mais partir est le meilleur moment. Le moment où l'on a mis son sac sur le dos, fait tous les adieux, rendu toutes les clés, où l'on a l'exacte somme nécessaire à un billet vers la gare, un bon pull, un sac de nourriture, un ticket de train à portée de main. Quand on part, on n'est déjà plus là mais on n'est pas encore ailleurs. On a connu des gens qu'on ne reverra peut-être jamais. On les a côtoyés quelques jours, quelques heures, mais on s'en rappellera parfois toute une vie et on les aura même quelquefois aimés".

Ce récit a remporté le prix Nicolas Bouvier 2011

L'avis de Hélène Le Petit Carré Jaune

Le site d'Aude Seigne

Objectif PAL 3

 

Aude Seigne - Chroniques de l'Occident nomade - 140 pages
Zoé poche - 2013

Publicité
Commentaires
E
Pourquoi pas, tu sais bien en parler dans tous les cas.
Répondre
A
Qu'est-ce que je me retrouve dans le premier extrait ! :) Je suis partie tant de fois que maintenant je renâcle à quitter l'écurie, ainsi vont les vieux chevaux, sûrement ! :lol: Mais c'est tout à fait vrai, ces souvenirs "morcelés" et nets à la fois ou au contraire très vite floutés quand on a beaucoup voyagé, pas forcément comme elle d'ailleurs. Chaque départ/voyage est une aventure en soi... Je n'ai rien pour noter là, présentement, j'espère ne pas oublier ou au pire je te demanderai de me le rappeler ! J'ai au moins 5 News pas reçues ! Ce qui est bizarre c'est que je reçois Eeguab, Antigone et Soène tous trois CB, donc pourquoi TOI, justement !!! Grrr !
Répondre
A
"Partir est le meilleur moment... " et je veux bien le croire. Tu donnes toujours envie de prendre la route avec tes lectures Aifelle !! ;)
Répondre
C
Tout ce que j'aime et ce qui me tente en ce moment ...
Répondre
D
en tout cas le titre est superbe et le prix nicolas Bouvier c'est gage d'un beau voyage
Répondre
Le goût des livres
Publicité
Le goût des livres
Newsletter
Publicité