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Le goût des livres
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3 mai 2016

L'heure trouble

9782226190673-j"Gerlof détourna les yeux vers le soleil couchant, de l'autre coté de la fenêtre. Il aurait préféré être tout petit et écouter les histoires horribles que l'on raconte à l'heure trouble du crépuscule, plutot qu'être vieux et devoir les raconter lui-même."

Deuxième incursion sur l'île d'Öland, après "L'écho des morts" et toujours le même plaisir de lecture. Nous sommes en automne et le petit Jens, 6 ans, a disparu sur la lande, par une journée d'épais brouillard. Julia, sa mère, ne s'en est jamais remise et vivote entre arrêts maladie, pilules diverses et vin rouge quotidien.

Une vingtaine d'années plus tard, Gerlof, le père de Julia, reçoit par la poste une des sandales que portait Jens le jour de sa disparition. Il demande à Julia de le rejoindre sur l'île, ce qu'elle fait à contrecoeur. Revenir sur les lieux du drame l'angoisse, mais le désir d'en savoir davantage est le plus fort. Gerlof, confiné dans sa maison de retraite par des rhumatismes sévères, semble avoir une théorie sur la disparition de Jens, épaulé en cela par deux vieux amis, Ernst, le tailleur de pierres et John, le gardien du camping.

Et voilà qu'Ernst est retrouvé mort, écrasé par une de ses sculptures après une chute. Gerlof ne croit pas à un accident et va continuer à explorer le passé en tâtonnant. Il se focalise sur Nils Kant, un habitant de l'île qui a fait beaucoup parler de lui jadis. Pourtant Nils est mort et enterré depuis, mais il se murmure que ce ne serait peut-être pas lui dans le cercueil ...

L'auteur nous entraîne d'une époque à l'autre, d'abord le moment de la disparition de Jens, puis le périple de Nils jusqu'en Amérique du Sud et enfin le présent, avec le retour de Julia sur l'île et ses retrouvailles avec son père. La tension monte au fil des chapitres, c'est difficile de lâcher le livre tant on a envie de connaître le fin mot de l'histoire.

Les personnages sont bien campés et l'on retrouve Gerlof, le vieux marin, déjà croisé dans "L'écho des morts". A travers lui, nous mesurons les changements profonds survenus sur l'île où la pêche a disparu au profit du tourisme. Certains ont pu reprocher une certaine lenteur au roman, c'est à mes yeux une qualité, on a le temps de s'imprégner d'une atmosphère et des évènements successifs.

Une réussite et la satisfaction de savoir que j'en ai encore deux à découvrir.

L'avis de Asphodèle Cathulu Hélène Liliba

Johan Theorin - L'heure trouble - 422 pages
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Albin Michel - 2009

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Commentaires
U
Comme Noukette, je ne connais pas du tout. En tout cas je suis sûre que l'ambiance est au rendez-vous.
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V
ça fait longtemps que je n'ai pas lu de suédois alors pourquoi pas celui-là?
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M
Je suis tout à fait d'accord avec ton billet ! J'ai lu les mêmes que toi. Il nous en reste deux devant nous, parfait :-)
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D
Heureusement, ton commentaire final m'éclaire un peu sur l'intérêt qu'il peut y avoir à lire ce roman, visiblement haletant. Parce qu'en ce qui concerne l'argument, j'ai l'impression que c'est un peu éculé comme sujet, non ?<br /> <br /> Mais bon, c'est vrai que la qualité d'un roman se mesure plus souvent au traitement du sujet qu'à l'originalité du sujet lui-même...
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Y
c'est étonnant je lis plein de trucs bien sur l'auteur et j'ai essayé à deux reprises et chaque fois, le roman me tombe des mains
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