L'écho des morts
"Magnifique demeure de gardien de phare, milieu du XIXe siècle. Situation isolée dans site préservé avec vue imprenable sur la Baltique, plage à moins de 300 mètres. Votre voisin le plus proche : le ciel".
Joachim Westin rejoint sa femme sur l'île d'Öland où ils ont acquis une vieille bâtisse à retaper. Katrine est sur place depuis six mois avec leurs deux enfants, Livia et Gabriel.
L'endroit est isolé, sauvage, battu par les vents, avec ses deux phares qui veillent. C'est une terre de légendes, hantée par les morts violentes qui s'y sont produites.
La famille est venue s'installer là pour trouver le calme et la tranquillité, loin de l'agitation de Stockholm. Ils avaient pourtant une vie agréable là-bas, mais on comprend assez vite qu'ils ont surtout voulu fuir un drame familial.
Parallèlement, une police de proximité se réinstalle dans le secteur en la personne de Tilda, jeune policière dont la famille est originaire de l'île. Elle y rend fréquemment visite à son vieil oncle, Gerlof, maintenant en maison de retraite. Elle cherche à en savoir plus sur le passé de son père.
Le jour où Joachim retourne à Stockholm pour achever de vider leur ancienne maison, Katrine est retrouvée noyée au pied d'un phare. Accident constate Tilda. Gerlof n'est pas tout-à-fait de cet avis.
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce roman policier. Il n'a rien de trépidant, mais l'île joue un rôle important, avec la rudesse de son climat et de la nature qui n'a jamais fait de cadeau aux hommes. La frontière entre les morts et les vivants n'est pas très étanche, une pincée de surnaturel ajoute à l'ambiance déjà inquiétante du lieu.
Par ailleurs, un trio de voleurs sévit dans la région, visitant toutes les maisons inoccupées à l'approche de l'hiver. On peut dire que deux d'entre eux sont passablement fêlés et sous l'emprise de drogues, ce qui les rend dangereux.
Les deux affaires vont finir par s'entremêler dans un final angoissant, à la hauteur de tout ce qui a précédé. Les personnages sont suffisamment complexes pour que l'on s'y attache et se fasse du souci pour eux.
Une excellente surprise et un auteur de plus à suivre de près.
L'avis d'Asphodèle Clara Enna Liliba
Prix du meilleur roman policier suédois 2008
Johan Theorin - L'écho des morts - 416 pages
Traduit par Rémi Cassaigne
Editions Albin-Michel - 2010