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2 juillet 2014

Le procès de Viviane Amsalem

"Viviane Amsalem demande le divorce depuis trois ans, et son mari, Elisha, le lui refuse. Or, en Israël, seuls les rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, qui n'est elle-même possible qu'avec le plein consentement du mari. Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigü des juges dessinent les contours d'une procédure où le tragique le dispute à l'absurde, où l'on juge de tout, sauf de la requête initiale". (synopsis)

Un huis-clos, un procès, c'est tout ce que je déteste et fuis d'habitude au cinéma. Mais là, le thème m'intriguait, j'ignorais qu'en Israël, le divorce passait obligatoirement par un tribunal rabbinique. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, j'ai été captivée par cette confrontation qui s'étale sur des mois, jeu de mimiques et de regards entre deux personnages aussi obstinés l'un que l'autre. La tension est permanente, la répétition des scènes, annoncées par un simple carton, 3 mois après, 6 mois après, 15 jours après .. installe elle-même un suspense croissant.

Face au couple, 3 juges, des rabbins donc, et un défilé de témoins, familles, amis, voisins, chacun y allant de son couplet, la plupart du temps très hypocrite. Viviane part avec un lourd handicap. En tant que femme, sa parole n'a pas de valeur, sa place est auprès de son mari et de sa famille, point. Dans une société où tout est dominé par les hommes, fait par et pour eux, Viviane a peu de chances de voir sa demande aboutir, Elisha se cramponnant à son refus.

Au fil des échanges se dessine en creux un portrait d'Elisha et de la société Israëlienne dominée par les lois religieuses. La position des rabbins est partisane, parfois ridicule, souvent exaspérante. Certaines scènes sont difficiles à appréhender pour nous, par exemple, celle où Viviane libère ses cheveux devant les rabbins, ce qui représente une offense grave. Le motif du divorce, qui est de l'ordre du désamour et de la mésentente est inaudible pour le tribunal et pour l'entourage.

Si c'est l'intensité dramatique qui domine, il y a aussi des moments de rire et même de fou-rire lorsqu'interviennent les voisines et la belle-soeur de Viviane, qui débordent largement du cadre imposé, mais expriment des vérités gênantes. Le plus dur est de voir des femmes approuver elles-mêmes le système qui les écrase.

Je ne vais pas vous dire comment se termine ce procès interminable, jusqu'au bout nous ne savons pas comment Elisha va réagir. C'est le dernier volet d'une trilogie. Je n'ai pas vu "Prendre femme" et "Les sept jours", ce que je compte réparer rapidement. L'interprétation est remarquable, que ce soit Roni Elkabetz ou Simon Abkarian.

En sortant de la salle, je me suis demandée si ce film était représentatif de ce qui se passait systématiquement en Israël, ou un exemple poussé au maximum. Je ne peux pas croire que ce soit toujours aussi désastreux.

Un film franco-israëlien qui domine de loin tout ce que j'ai vu récemment.

Réalisé par : Shlomi Elkabetz, Roni Elkabetz (frère et soeur)

L'avis de Miriam

Le procès de viviane amsalem

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Commentaires
S
Il est sûrement très bien mais c'est typiquement ce que je fuis...
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P
Oui ça fait flipper.<br /> <br /> <br /> <br /> Je te recommande "Prendre femme"<br /> <br /> http://www.surlarouteducinema.com/archive/2006/03/27/prendre-femme-de-ronit-elkabetz.html
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S
de ce que je sais sur la religion juive orthodoxe, expliquée par une amie juive de confession non orthodoxe, je pense que ce film n'exagère pas
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A
Sans ton billet je n'y serais pas allée <br /> <br /> Je vais tenter cette fin de semaine <br /> <br /> Bonne soirée
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A
Tu me tentes. Je n'y serai pas allé de prime abord non plus.
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