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Le goût des livres
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29 novembre 2010

Au nord du monde

AA"Quelque chose a fretillé en moi comme un poisson pris au filet. C'était l'espoir. Même si j'ai tendance à dire du mal des gens et à penser les pires choses sur leur compte, au fond j'attends toujours qu'ils me surprennent. J'ai beau essayer, je n'arrive pas à désespérer du genre humain. Même si à quatre-vingt-dix-neuf pour cent c'est des fumiers, de temps à autre ils sont capables de faire quelque chose d'angélique. Je ne peux pas dire que ça me redonne la foi vu que je ne l'ai jamais vraiment eue, mais c'est toujours déroutant quand ça se produit".

Makepeace est shérif d'une petite ville très au nord, du côté de la Sibérie, dans un monde glacé et déserté. Une catastrophe a eu lieu, nous ne saurons pas exactement laquelle, sans doute un concentré de toutes les peurs actuelles, réchauffement climatique, réfugiés errants sans terre et sans loi, conflits, guerres, le plus fort détruisant le plus faible jusqu'il n'y ait plus que quelques bandes de ci de là et retour à un mode de vie primitif.

Makepeace, jeune adulte, est enfant de colons américains qui ont fui jadis l'ancien monde malade avec pour objectif d'en reconstruire un meilleur, loin du profit et du gaspillage généralisé. Makepeace a seulement entendu parler de cette époque d'abondance et de gâchis, son enfance s'est déroulée dans la simplicité et les valeurs de bonté et de fraternité propres aux quakers. Hélas, ce qu'ils ont quitté s'est rappelé à leur bon souvenir et leur communauté n'y a pas survécu, laissant une ville vide d'humains et ravagée. Un jour, Makepeace aperçoit un avion dans le ciel, preuve qu'ailleurs une vie plus normale continue. Sa décision est vite prise et Makepeace prend la route, malgré les dangers qui guettent partout.

Il est difficile d'en dire plus puisque le récit est fait de révélations successives qui changent à chaque fois la perspective de l'histoire. Oh rien de fracassant, mais des faits énoncés au détour d'une page, sans tapage, qui révèlent peu à peu l'ampleur du désastre et la dure expérience de Makepeace.

J'ai avalé ce récit en deux jours à peine, pourtant il n'est pas gai, ni très facile, mais le personnage principal est captivant, plein de ressources, dur à cuire et surprenant. Confronté à des situations toutes plus dangereuses les unes que les autres dans cet univers post-apocalyptique, constamment sur la défensive, il garde néanmoins une humanité qui le guide comme une boussole et le maintient en vie contre vents et marées. Un humour discret plutôt féroce permet aussi de ne pas faire sombrer le lecteur dans le désespoir. La beauté de la nature est bien présente, malgré ses dérèglements. La quatrième de couverture parle de rédemption, je n'irais pas jusque là, mais ne vous laissez pas impressionner par le sujet, c'est un beau roman, à l'écriture aisée. Je ne peux pas faire de comparaison avec "la route", que je ne veux toujours pas lire.

Merci Kathel

L'avis de Brize Cuné Gwenaëlle Hélène Keisha,

Marcel Theroux est un auteur anglais et avec ce roman, j'inaugure le nouveau challenge de Kathel auquel je viens de m'inscrire "Voisins-Voisines". Si vous voulez en savoir plus c'est ici.

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Marcel Theroux - Au nord du monde - 288 pages
Plon - 2010

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Commentaires
P
Très envie de le relire maintenant, ah ah ah !
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L
lu grâce à toi et finalement et chroniqué , moins enthousiaste que toi, mais je suis certaine qu'adolescente j'aurais adoré.
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A
@ Géraldine : le sujet est très sombre, inutile de le cacher, il faut bien choisir son moment pour le lire.
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G
Je préfère ne pas frôler le désespoire, même si l'humour semble éviter cela de justesse. Pas vraiment tentée par la gravité de ce sujet. En tout cas, c'est comme cela que je perçois ce livre en lisant ce billet.
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A
@ Anne : vu comme çà, je ne peux pas te donner tort :-))
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