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Le goût des livres
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28 octobre 2010

Les chagrins

AATrois générations de femmes seules. D'abord Mila la grand-mère et ses rêves enfuis de danseuse de cabaret. Puis Helena, la fille, dont nous ne saurons pas grand chose et Angèle la petite-fille, qui répare et vend des jouets anciens. Au début du roman, Angèle apprend qu'elle est née à la prison de la Petite-Roquette. Sa mère avait été condamnée à cinq ans, suite à un casse raté.

C'est Mila qui va élever Angèle, en lui imprimant l'image d'une mère qui sera heureuse de la retrouver un jour. "J'attendais, j'attendais Helena. Je ne m'éloignais pas, je ne me mélangeais pas aux autres enfants, rien ne devait me distraire du jour où une belle étrangère ferait irruption sur l'herbe en criant mon nom."

La réalité sera tout autre. Helena ne semble plus capable d'aimer personne et surtout pas sa fille, depuis que l'homme qu'elle chérissait s'est enfui, la laissant payer seule leur cambriolage.

Angèle subira, puis s'éloignera de cette mère que l'on peut qualifier de maltraitante, jusqu'à ne plus la voir. C'est sa mort qui l'incitera à chercher à comprendre ce qui a pu se passer et qui avait pu être la jeune Helena, celle d'avant, avant la brisure et la trahison.

Voilà une histoire douce-amère, où j'ai été gênée par le peu d'éléments sur Helena. Autant Mila et Angèle prennent corps au fil du récit, autant Helena reste une énigme. J'aurais voulu en savoir davantage sur sa personnalité. Elle ne paraît pas aimer sa mère plus que sa fille, pourtant Mila semble une femme chaleureuse et la manière dont elle s'occupe d'Angèle le montre, alors qu'a-t'elle vécu qui en a fait cette emmurée volontaire, au delà des murs de la prison ?

Hormis cette réserve, c'est un roman sensible et attachant, à qui j'ai vraiment trouvé de l'intérêt à partir du moment où Angèle, dans sa quête de renseignements, rencontre un journaliste, le seul qui a connu sa mère au moment du procès, qui en était un peu amoureux et qui la mettra sur la piste du père. Finalement, le seul geste bienveillant d'Helena pour sa fille sera de ne pas avoir détruit quelques lettres et papiers, qui permettront à Angèle de se réapproprier une partie de son histoire.

"Elle avait peur des silences, Mila, elle promettait toujours trop. Elle me lisait des histoires tirées d'une bibliothèque trop rose et me faisait écouter du jazz. J'ai fini par croire ma mère prisonnière d'un château fort et me prendre pour la fille de Charlie Parker, car Mila murmurait à mon oreille que mon père jouait du saxophone, qu'il était probablement quelque part en Amérique, un héros de cette musique envoûtante. Elle mélangeait tout de nos deux tristesses".

Merci à Hélène qui en a fait un gros coup de coeur, Laurence a aimé.

L'avis de Clara, nettement moins séduite.

Judith Perrignon - Les chagrins - 204 pages
Stock - 2010

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Commentaires
A
@ Géraldine : je pense qu'il te plairait.
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G
Les avis divergent, mais ce livre m'intrigue me me tente. je note.
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A
@ Karine : remets-t'en au hasard, il fait parfois bien les choses :-))
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K
Je n'arrive pas à savoir si je veux ou pas lire ce livre... je pense que le gène de la décision n'est pas présent chez moi!
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A
@ Cynthia : il faut bien arriver à trancher dans le vif !
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