Salon du livre (2)
Deuxième journée au salon du livre samedi. J'ai commencé par une demi-heure d'attente, dehors et dedans, dans la cohue et le désordre, j'avais déjà envie de faire demi-tour. Passé ce bref moment de découragement, je me suis recentrée sur mon objectif prioritaire : la conférence d'Henning Mankell en début d'après-midi, essayer de voir les petits éditeurs et quelques auteurs.
Rapidement fatiguée par la foule, j'ai finalement erré au hasard jusqu'à la rencontre avec H. Mankell, animée par Philippe Lançon, de Libé. Je me suis débrouillée pour être au moins assise. J'avais écouté la Grande Librairie, il y a eu des redites, j'ai trouvé à certains moments que l'on s'éloignait trop des livres au profit de la politique, mais c'était globalement intéressant. Les débats sont enregistrés ou filmés. Si vous souhaitez les écouter, je pense qu'ils seront assez rapidement en ligne sur le site du salon du livre ici.
J'avoue avoir été plus captivée la veille par l'échange entre Nancy Huston et Sofi Oksanen, animé par Augustin Trapenard, peut-être parce qu'il concernait directement les femmes, à partir du livre "purge" pour l'une, et "lignes de faille" et "l'empreinte de l'ange" pour l'autre.
Je n'ai pas hélas le don d'ubiquité, et je n'ai pu assister à plusieurs débats passionnants animés par Frédéric Ferney. Et puis, j'aurais aimé entendre Herbjorg Wassmo, Jorn Riel, Per Olov Enquist, Jean-Christian Grondahl.
Je ne pouvais pas manquer Blandine Le Callet, après avoir dévoré "la ballade de Lila K". Encore une jeune auteure très accessible et aimant le contact avec ses lectrices. Elle a gracieusement pris la pose, il faut dire que l'ambiance était détendue et l'échange un peu général avec les personnes qui attendaient. Qui a préféré quoi et pour quelle raison ..
Une petite déception, je pensais rencontrer Pierre Lemaitre, il n'a pas pu venir, il était souffrant.
Par contre une bonne surprise, les heures de dédicace de J.R. Ellory ne me convenaient pas, mais voilà qu'il a décidé de rester tout l'après-midi, je suis tombée sur lui sans m'y attendre. D'emblée il serre la main de la lectrice avec un regard direct. Le barrage de la langue encore une fois, mais c'était nettement moins gênant qu'avec Jo Nesbo. Nous nous sommes à peu près compris. Après, une charmante jeune femme du stand Sonatine a proposé de me servir d'interprète, mais je n'avais pas tant de choses à évoquer. Il m'intimide cet homme là.
Jean-Michel Guenassia était là, j'étais ravie de pouvoir lui dire à quel point j'avais apprécié "le club des incorrigibles optimistes". Avec lui nous avons évoqué le Paris populaire qui disparaît, de la boboïsation des quartiers de sa jeunesse, des vieux bistrots. Il n'a pas de nostalgie, mais a l'impression qu'il y avait plus de chaleur humaine à cette époque-là. Il est en pleine écriture de son prochain roman, et non ce ne sera pas la suite du Club, il a renoncé, il n'y arrivait pas.
En écoutant "le masque et la plume" le 13 Mars dernier, j'avais noté un livre qui m'attirait "l'écologie en bas de chez moi" de Iégor Gran. Il était présent sur le salon et la petite conversation que nous avons eue a renforcé mon impression que cette réflexion politiquement incorrecte me ferait sûrement rire.
Catégorie spéciale : ils sont beaux et en plus ils ont la tête bien faite.
Raphaël Enthoven et Nicolas Fargues
A suivre ..