Sauvage par nature
"Du jour où j'arrive à Nina, je me trouve confrontée aux Hans agressifs. On m'accoste en me demandant si je pratique avec préservatif ! Il faut savoir qu'une femme seule est considérée comme une prostituée dans la Chine profonde. Les hommes aux cheveux gominés noir corbeau me dévisagent, font discrètement demi-tour et m'observent. Je quitte Nina après une bonne douche, avec l'impression qu'on m'observe, et cette sensation ne me quittera plus jusqu'au jour où je surprends un paysan, qui labourait son champ avec un buffle, en train de sortir un appareil portable dernier cri pour me photographier."
Presque trois ans de marche en solitaire de la Sibérie à l'Australie, voilà qui avait a priori de quoi me séduire. Sarah Marquis n'en est pas à son coup d'essai, elle a déjà deux expéditions à son actif et elle part avec une charrette adaptée à son périple et tout l'équipement nécessaire.
Ce qu'elle aime c'est marcher seule et se fondre dans la nature. Peu importe le temps, les difficultés souvent énormes, tout est oublié pour quelques moments d'émerveillement et de symbiose.
Seulement voilà, tout au long de ma lecture, je n'ai pas compris ce qui la motivait vraiment. Je n'ai pas compris non plus pourquoi elle tenait tant à traverser des pays sans en rencontrer les habitants. La description qu'elle fait des autochtones, surtout masculins est la plupart du temps négative. En tant que femme seule, elle est une proie et souvent en danger. Le nombre de fois où elle se cache pour établir son campement parce que des groupes d'hommes la harcèlent ! Elle avance la peur au ventre et fuit au maximum la population.
Elle évoque quelques belles rencontres, mais ne s'y attarde pas et ce qui domine ce sont des épreuves constantes et risquées. Elle s'habille de manière à disparaître dans le paysage, elle se lave quand elle peut, elle cherche les points d'eau, marche dans le froid, dans la chaleur, dans le sable, dans la forêt, tout ce que l'on peut trouver dans ce genre de récit. Cependant, tout en étant seule, elle a une logistique derrière elle et les secours sont là quand elle en a besoin ; je pense à une infection dentaire où on l'a emmenée en avion au Japon le temps de se soigner.
Alors une véritable aventurière je n'en doute pas, mais ce n'est pas ma tasse de thé.
L'avis très différent de Violette
Le site de Sarah Marquis
Sarah Marquis - Sauvage par nature - 258 pages
Pocket - 2015