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20 août 2015

Vers Compostelle

Vers Compostelle"Souvent, dans les villages, nous trouverons devant les maisons la récolte du potager ou, parfois, une thermos de café et des biscuits. Et à côté, une coupelle. C'est, à chaque fois, un vrai plaisir de se nourrir de ces offrandes et de laisser en échange la mitraille qui ballotte au fond des poches. L'Espagne suffoque, aussi est-ce l'époque de la débrouille. Dans un sens, le dépouillement éphémère des pélerins est une insulte à la misère que nous rencontrons partout et qui, elle, n'a rien de provisoire".

Je ne compte plus le nombre de récits lus sur le chemin de Compostelle, mais je suis toujours aussi friande de ces périples ponctués d'histoires de pieds blessés, de sacs à dos pesants, de dortoirs nauséabonds et de kilomètres sans fin.

Celui-ci est sous-titré "drôles de rencontres" et c'est tout l'intérêt, la diversité des personnes croisées, avec qui l'on a engagé un dialogue plus ou moins profond, sans oublier ceux que l'on fuit. L'auteur ne manque pas d'humour ni d'humilité. Il recherche souvent la marche en solitaire, mais ne dédaigne pas les échanges du soir autour d'un bon verre.

Il est parti de Saint-Jean-Pied-de-Port pour cinq semaines, en octobre,laissant derrière lui femme et enfant. Il ne sait pas très bien ce qu'il attend de ce voyage, le but l'intéresse finalement assez peu, c'est le chemin qui va le raboter un peu plus chaque jour et le faire passer par de multiples états intérieurs.

Outre les mésaventures communes à bien des pélerins, j'ai aimé dans ce récit le regard de l'auteur sur ce qui l'entoure, il n'oublie pas les réalités, n'est pas dupe de ce qu'il voit et ne perd jamais de vue sa condition de privilégié.

"Cela étant, on aurait bien tort de croire que dans le sillage de Saint-Jacques ne se bousculent que des âmes dépouillées de leurs attaches terrestres, coupées du fracas du monde par cette déambulation volontaire, pédestre et nomade. En réalité, sur ce sentier de misère, bien peu sont les pélerins qui avouent chercher Dieu, mais nombreux sont ceux qui avancent le nez en l'air, à la recherche, non pas d'un signe divin, mais d'un panneau indiquant une connexion Wi-Fi."

"Merci Keisha

L'avis de Eimelle Hélène Saxaoul

Antoine Bertrandy - Vers Compostelle - 327 pages
Transboréal - 2015

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Commentaires
A
Quels livres recommanderais-tu pour un jeune qui vient de parcourir une partie du chemin ?
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C
Au japon? Oui, cela nous changerait!
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C
J'aime bien l'humour du dernier extrait, hélas! certainement trop vrai! mais je suis un peu lasse des récits sur le chemin de Compostelle;
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F
J'aime aussi ces récits qui nous démontrent que l'on rencontre de tout sur le chemin de compostelle, ce qui fait aussi certainement son charme... C'est fou de voir qu'il y en a qui reste connecté, alors que le but est plutôt le contraire, ça donne plus l'image d'un effet de mode... :-(
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K
Sandrine, j'ai lu tes commentaires, je sais tout! ^_^ (en fait je cherchais s'il y avait un amateur pour la suite du voyage de ce livre) J'en ai un, Aifelle, qui actuellement marche (si!) donc rien ne presse.
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