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10 avril 2010

Le temps suspendu

W4Enceinte pour la première fois à 42 ans, Maria accouche avec trois mois d'avance d'une grande prématurée, Irène. "Le temps suspendu" ce sont les deux mois d'attente où le bébé ne respire que grâce aux machines, à l'hôpital, sans que personne ne sache si elle finira par y arriver toute seule.

Je me suis coulée très vite dans l'écriture et le récit de la narratrice. Je craignais un roman trop centré sur les problèmes médicaux, il n'en est rien. Maria nous parle de sa vie "avant", l'homme qui a pris la tangente dès l'annonce de sa grossesse, son travail de formation continue avec des adultes, son milieu familial, son enfance à Naples, puis dans une petite ville.

Sa vie et sa personnalité se dessinent, les rencontres avec ses collègues, ses élèves, les autres mères, sont évoquées par petites touches que j'ai trouvée empreintes de nostalgie. Maria peut paraître très détachée de la situation, je l'ai interprété comme la seule attitude possible pour ne pas sombrer dans l'angoisse et le désespoir.

"Quand, certains jours, je la trouvais allongée sur le ventre et pas sur le dos, j'étais d'abord perdue, puis émue, à la pensée qu'elle avait un dos. Irène sentait le plastique humide et surchauffé, certains soirs, je rentrais à la maison le milieu de l'avant-bras marqué d'un profond sillon bleuâtre, dû au poids de mon bras sur le bord des hublots. Je ne portais plus de montre, parce que le lavage antiseptique prévoyait qu'on l'enlève et que nous vivions pour le lavage antiseptique. Je mesurais les jours qui passaient à la taille de la main d'Irène serrant une des mes phalanges".

J'ai aimé les réactions de Maria devant ce qui lui tombe dessus, ses revirements, ses réflexions, ses relations lucides avec les médecins, sa solidarité muette avec les autres mères, sa manière de prendre la fuite pour mieux revenir. Ses petites réflexions sur la vie à Naples permettent de saisir un peu ce qu'est la ville. Et je reviens sur l'écriture, fluide et simple qui m'a beaucoup plu.

C'est le premier roman de Valéria Parrella. Un recueil de nouvelles a été publié l'an dernier "le ventre de Naples".

Cathulu a aimé - Amanda est restée de glace

Je remercie Suzanne de Chez_les_filles_2 et les Editions du Seuil.

Valeria Parrella - Le temps suspendu - 154 pages
Editions du Seuil - 2010

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Commentaires
A
@ Cécile : j'ai tellement vu la défense tout de suite que je n'ai pas pris sa dureté trop au sérieux. Elle a tellement d'autres facettes ..
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C
Je trouve Maria plus dure que détachée. Même agressive parfois. Comme toi je pense que c'est une défense d'animal blessé.
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A
@ Lounima : bon, pas de chance hein, on n'est pas vraiment en phase :-)
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L
Non, non, non pas pour moi !! ;-)
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A
@ Esmeraldae : bien écrit et je n'ai pas eu de mal à me glisser dans la peau et dans la tête du personnage. Pourtant je suis loin de ce vécu là.
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