LE SON DE LA PLUIE
La poésie de Yang Wan Li (1127-1206) est toute imprégnée de ce parfum caractéristique du boudhisme ch'an (zen en japonais). Ch'an est la transcription chinoise du sanscrit dhyana "contemplation". La contemplation de la réalité immédiate et évidente dans la plénitude de l'instant présent. La contemplation sincère et impartiale du monde donne à vivre l'identité de notre nature profonde et de l'univers, ainsi que le recul poétique et philosophique permettant d'en apprécier toute la saveur et l'humour. De cette saveur et de cet humour poétiques du monde, les poèmes de Yang Wan Li sont la traduction. Il y a de quoi s'émerveiller. (Présentation de l'éditeur).
Un extrait :
L'eau de la rivière
La couleur originelle de l'eau est blanche
accumulée, profonde, elle devient verte
de quelle drogue se sert la déesse de la rivière,
pour rendre aussi fluide mille li de jade ?
le poète n'est pas encore tout-à-fait réveillé
de l'ivresse
tout mon soûl j'aspire l'eau limpide de la rivière
n'ayant pas de mets pour accompagner
ce fin nectar
avec leur rosée je mâche des chrysanthèmes
sauvages
De belles heures en perspective ..
Yang Wan Li - Le son de la pluie - Moundarren