26 septembre 2017

L'homme qui fuyait le Nobel

"Je sais maintenant qu'il faut être sérieusement damasquiné du cortex pour oser Compostelle en automne, avec l'hiver en point de mire. On m'avait prévenu. Au soir de cette terrible journée, je ne sens d'ailleurs plus mes jambes. Après des heures et des heures d'une marche qui m'aura brisé le moral et le dos, j'ai fini par trouver un havre improbable où un feu de bois m'a décongelé avant que je me requinque avec une soupe de pois cassés. On m'a aussi servi quelques verres d'un vin grenat, digne du feu nucléaire. Je ne suis pas sûr... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 06:47 - - Commentaires [46] - Permalien [#]
Tags :

12 janvier 2013

La pluie .. la pluie .. la pluie ..

"Il s'était demandé en essayant de se mettre les idées en ordre, dans la voiture, sous le déluge qui brouillait le pare-brise, depuis combien d'années le printemps et l'été n'en finissaient pas de foirer, et la réponse qu'il avait finalement différée menaçait de n'être pas reluisante. Région de merde. Jour après jour, vous entendez les bulletins météo vous dire que tout est magnifique au sud de la Loire, mais qu'au-dessus par contre .. Et vous êtes au-dessus". Extrait de "Givre noir" de Pierre Pelot - (lecture en cours) Trouville... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 09:44 - - Commentaires [35] - Permalien [#]
Tags : , ,
27 décembre 2012

Je suis un écrivain japonais

"Un dimanche en province. Un homme tranquillement assis sur sa galerie devant une large table couverte de livres, tous ouverts. Il était penché vers eux, comme devant un buffet riche et varié. Ce gourmand passait d'un livre à un autre avec la même excitation. Rien ne semblait exister autour de lui, à part ces mets appétissants. Il semblait si loin de nous, si hors de notre portée - nous pouvions le voir mais il était visiblement ailleurs. Ma grand-mère m'a alors glissé à l'oreille : "c'est un lecteur !". Et j'ai tout de suite pensé :... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 11:14 - - Commentaires [56] - Permalien [#]
Tags :
25 novembre 2012

La vérité sur l'affaire Harry Quebert

"Le don de l'écriture est un don non pas parce que vous écrivez correctement, mais parce que vous pouvez donner du sens à votre vie. Tous les jours, des gens naissent, d'autres meurent. Tous les jours, des cohortes de travailleurs anonymes vont et viennent dans de grands buildings gris. Et puis il y a les écrivains. Les écrivains vivent la vie plus intensément que les autres, je crois. N'écrivez pas au nom de notre amitié, Marcus. Ecrivez parce que c'est le seul moyen pour vous de faire de cette minuscule chose insignifiante qu'on... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 06:53 - - Commentaires [114] - Permalien [#]
Tags : ,
01 novembre 2012

La survivance

"Si nous voulions nous en sortir, il fallait sortir de nous. Plonger direct dans les sensations, dans la peur, dans la joie, être aux aguets, se transformer en une boule de présence au monde prête à jaillir. Il y a quelque chose d'excitant, de suffocant dans la lutte pour la vie : plus d'écran entre elle et nous. On devient la vie. Tous les hommes descendent de Darwin, me soufflait Sils qui avait lu Jules Renard". Jenny et Sils ont une librairie au milieu des vignes. Ils se sont comportés en cigales, sans souci du lendemain et ils... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 08:21 - - Commentaires [68] - Permalien [#]
Tags : ,
22 octobre 2012

Un repas en hiver

"Je mis mon nez dans la vapeur qui montait de la casserole. Ça commençait un peu. L'oignon et le saucisson me chatouillaient. La semoule était encore au fond, elle n'avait pas commencé à gonfler. C'est elle que nous attendions. Mais peut-être bien qu'avec l'étagère et le banc, ça suffirait, et qu'on aurait encore la table pour manger. Je retournai m'asseoir. Au bout d'un moment Bauer se mit à baisser la tête et à la redresser presque aussitôt. Il somnolait à petits coups, comme ça.  J'aurais bien aimé moi aussi." Trois soldats... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 11:11 - - Commentaires [62] - Permalien [#]
Tags : ,

12 septembre 2012

Le vase où meurt cette verveine *

"Il ne supporte pas qu'on lui tienne tête, ce sont souvent des raisons aussi simples que celle-là qui nous mènent et nous poussent dans nos agissements. Pour couper court à ses mines de curé en mal de chaire, je lui ai rappelé que tous les docteurs ne t'avaient encore guérie de rien, tandis que j'avais su te préserver de beaucoup. Et qu'à tout prendre, c'était encore moi qui avait une longueur d'avance. Il faut bien que l'expérience serve à quelque chose, lui ai-je dit avant de répéter cette phrase que tu m'avais écrite un jour :... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 06:43 - - Commentaires [39] - Permalien [#]
Tags : , , ,
07 septembre 2012

Nos cheveux blanchiront avec nos yeux

  Je ne suis habituellement pas très friande de la littérature des petits riens, je sombre assez vite dans l'ennui. Rien de tel avec ce petit ovni au titre intrigant dont le charme m'a immédiatement captivée. Le texte est divisé en deux parties "le dehors du dedans" et le "dedans du dehors". Dans la première, un narrateur, Walther, part en voyage dans différents pays d'Europe, il a besoin de s'éloigner de sa compagne qui porte leur enfant. Ce qui donne lieu à une errance un peu décousue, avec un... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 07:06 - - Commentaires [48] - Permalien [#]
Tags : , ,
30 août 2012

Cinq ciels

"Il faisait frais en ce début d'après-midi, et bientôt arriverait la fin de la journée, puis le soir tomberait sur le plateau. Il contempla l'horizon vers l'ouest, comme il le ferait vingt fois par jour pendant les deux mois qu'il passerait ici, et il vit les grands replis des montagnes lointaines et au beau milieu, les cônes préhistoriques, dans un ciel d'un bleu laiteux. Le ciel ici était partout, mais ce n'était jamais le même ciel, et il s'y tenait debout. Ronnie avait maintenant la scie circulaire dans la main et l'air... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 06:46 - - Commentaires [38] - Permalien [#]
Tags : , ,
28 août 2012

Du vent dans mes mollets

"Madame Trebla m'a regardée droit dans les yeux comme si elle était Madame Trebla, la psychologue, et que j'étais Rachel, et qu'il faudrait bien que je lui explique ce qui va pas avec Madame Danielle. Le problème, comme dit papa, c'est que si on tient à la vie, il y a des valeurs sûres auxquelles on touche pas : le pape, même si on est juif, et l'inventeur du hachis parmentier, même si  y'en a marre des patates. Et ben pour Madame Danielle c'est pareil, on en mange même si c'est dégueulasse, parce qu'il paraît que c'est bon, et... [Lire la suite]
Posté par aifelle1 à 08:50 - - Commentaires [28] - Permalien [#]
Tags : , ,