"Nous souffrons d'un mal incurable qui s'appelle l'espoir" Mahmoud Darwich (en exergue)
C'est une petite merveille que je vous présente aujourd'hui. Un album au graphisme somptueux, essentiellement en noir et blanc, avec quelques touches de couleurs, plein de poésie malgré un sujet difficile.
Nous ne savons pas où se déroule l'histoire, elle est emblématique de tous les pays en guerre d'où la population doit fuir. Amel est une fillette de 12 ans, orpheline. Ses grands-parents organisent son départ pour l'Europe, avec pour destination Paris. Ils la confient à une famille qui va veiller sur elle durant le voyage. Elle va changer de nom et devenir Nina. Mais rien ne va se dérouler comme prévu.
Son chemin va croiser celui de Bacem, soldat déserteur, joueur de oud. Ils s'entraident et la musique les aident à communiquer là où ils ne trouvent pas les mots. Leur périple est celui de tous les exilés, coupés de leurs racines, confrontés à de multiples dangers. Bacem protège Nina et elle s'efforce de le sortir de la profonde tristesse où il s'est perdu.
C'est une histoire terrible, mais la musique et la poésie en font un conte lumineux, où l'espoir n'est jamais perdu.
"On peut tout te prendre, mais pas tes rêves
Avec eux, tu iras loin."
L'auteure, Nadia Nakhlé, dessine et met en scène des projets poétiques et engagés, associant différents langages artistiques. Elle a réalisé un spectacle pour accompagner l'album.
Nadia Nakhlé - Les oiseaux ne se retournent pas - 224 pages
Editions Delcourt - 2020