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"Même à la campagne, il y a peu de vrais silences. Toujours un insecte qui bourdonne ou un chat qui ronfle, toujours un peu de vent dans les volets, une pluie légère qui vient caresser les vitres, la voix claire des roitelets, toujours un peu de bruit blanc pour cajoler la poussière. Il y a peu de vrais silences.
Et puis il y a tout ce que nous ne sommes pas dit ce jour-là, avec mon père."

Si vous avez déjà lu l'auteur, vous savez avec quelle tendresse et quelle sensibilité il raconte ses histoires. Celle-ci ne fait pas exception à la règle et j'ai retrouvé sa plume avec plaisir. Il n'y a rien de fracassant chez lui, tout se passe plutôt en demi-teinte, ce qui permet à la lectrice de saisir avec plus de subtilité ce qui se passe dans la tête et le coeur de Nicolas.

Nicolas a dix ans quand ses parents lui annonce solennellement que l'homme qui l'élève n'est pas son père biologique. Il est né d'un don de gamètes. Et après ? Après, rien. Pas un mot de son père, très fort pour esquiver tout sujet épineux. Le petit garçon reste avec ses questions, s'enfonce dans le silence et regarde se creuser la distance affective entre son père et lui.

La vie va se poursuivre, avec un côté bancal. Nicolas grandit sans trop savoir comment se situer. Ses relations avec les filles ce n'est pas vraiment ça. Jusqu'au jour où il décide de partir à la recherche de son père biologique.

Roman sur la transmission, la paternité, les maladresses et les malentendus au sein des familles, c'est tout cela à la fois, les vagues petites ou grandes qu'il faut affronter dans la vie, pour changer de regard sur ceux qui nous entourent et continuer plus serein et apaisé.

Un roman qui en dit plus qu'il n'en a l'air, sur un sujet délicat.

L'avis de Le Petit Carré Jaune Brize Cathulu

Arnaud Dudek - On fait parfois des vagues - 192 pages
Editions Anne Carrière - 2020