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"Elle ne rêvait plus désormais de s'envoler avec les aigles ; quand on doit barboter dans la boue pour trouver de quoi manger, l'imagination se tarit à mesure qu'on devient adulte."

J'avais eu beaucoup d'échos positifs sur ce roman et je n'ai pas hésité à l'emprunter lorsque je l'ai vu à la bibliothèque. Résultat, je me suis ennuyée les trois quarts du livre et un peu réveillée dans le dernier quart, grâce à un procès.

Pourquoi me demanderez-vous ? Sans doute parce que j'ai lu trop de romans du même genre ces deux dernières années. Une petite fille, affligée d'un père violent et alcoolique, une mère qui abandonne tout le monde un beau matin sans crier gare, des frères et soeurs qui s'en vont à leur tour, laissant la petite dernière à son triste sort.

Kya apprend donc à se débrouiller, d'abord avec son père, qui dans ses rares moments de sobriété lui apprend à pêcher, puis seule lorsqu'il finit par disparaître lui aussi. Dans une cabane au milieu d'un marais, en Caroline du nord, elle développe un savoir approfondi sur tout ce qui l'entoure, faune, flore, elle collectionne les coquillages, les plumes et les colle soigneusement dans des cahiers.

Elle est obligée d'aller faire des courses de temps à autre au village voisin où on la prend pour une folle et la surnomme "la fille du marais". Les services sociaux ont renoncé à lui mettre la main dessus, elle sait se cacher des jours durant s'il le faut.

Dans cette solitude totale, elle se laisse approcher par Tate, un garçon gentil et patient, qui lui apprend à lire et à écrire, mais part lui aussi, poursuivre des études à la ville. Livrée à nouveau à elle-même, Kya est traversée de sentiments contradictoires et ne saura pas se protéger complètement du monde extérieur.

Parallèlement aux descriptions minutieuses de la vie dans le marais, nous savons dès le début qu'un meurtre a été commis et nous ne saurons la vérité qu'à la fin du roman, vérité qui pouvait facilement se deviner.

Heureusement, pour éclairer un peu l'histoire, un couple de noirs, aussi rejetés qu'elle, la soutient et l'aide dès qu'ils le peuvent.

En bref, j'ai eu bien du mal à croire à ce personnage de petite fille survivant seule dans des conditions aussi dures ; je n'ai pas adhéré non plus au côté très romanesque que prend l'histoire. La vie  grouillante du marais est intéressante, mais que de longueurs !

L'avis de Kathel Keisha Krol

Delia Owens - Là où chantent les écrevisses - 480 pages
Traduit de l'anglais par Marc Amfreville
Editions du Seuil - 2020