Mort à la Fenice
"Brunetti se dirigea vers l'hôtel, encore éclairé à cette heure de la nuit où, pourtant, l'obscurité régnait sur la ville endormie. Jadis capitale des plaisirs de tout un continent, Venise n'est plus qu'une ville de province somnolente plongée dans un semi-coma après neuf ou dix heures du soir. Pendant les mois d'été, elle pouvait s'imaginer revenue au temps de sa splendeur galante, tant que les touristes payaient et que le beau temps se prolongeait ; mais en hiver, elle n'était plus qu'une vieille mémère fatiguée, seulement désireuse de se couler de bonne heure sous sa couette et de laisser ses rues désertées aux chats et au passé".
Pour ma deuxième lecture de Donna Léon, j'ai choisi un titre souvent plébiscité sur les blogs, qui est en fait le premier de la série des Brunetti.
J'ai donc retrouvé le commissaire Guido Brunetti, sa femme Paola, ses deux enfants et Venise. Le célèbre chef d'orchestre Wellauer est retrouvé mort dans sa loge, à l'entracte d'un concert. Evidemment, ça fait désordre. Il s'avère qu'on a mis de l'arsenic dans son café. Qui pouvait lui en vouloir à ce point-là ?
Brunetti va découvrir peu à peu que la personnalité du chef n'était pas des plus faciles et que de nombreuses personnes pouvaient avoir envie de se venger. Il va patiemment interroger l'entourage familial et professionnel du chef. Les secrets ne manquent pas dans son passé.
C'est une enquête assez classique, l'envers du décor de la Fenice n'est pas des plus reluisants, les divas ne se font pas de cadeaux. Une fois encore j'ai surtout apprécié le côté posé et méthodique de Brunetti, ses déambulations à pied dans Venise au gré des atmosphères changeantes, ses discussions animées avec sa femme.
Comme c'est le premier de la série, on sent qu'il met ses personnages en place et qu'ils se déploieront davantage plus tard. Ce ne sont pas de grands polars, mais une lecture agréable et détendante.
Donna Léon - Mort à la Fenice - 288 pages
Traduit de l'anglais par William Olivier Desmond
Editions Points - 2015