Péchés mortels
"Il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait faire, dans le cas du Padre Luciano, n'ayant aucune base légale sur laquelle fonder une démarche. L'homme n'avait jamais été accusé de crime, et Brunetti avait le sentiment qu'il serait à peu près impossible de trouver quelqu'un, dans l'une des anciennes paroisses où il avait exercé, acceptant de parler ouvertement contre lui. On s'était simplement déchargé du problème sur d'autres personnes en les laissant se débrouiller avec lui, réaction bien naturelle, et on pouvait être assuré que ceux qui avaient réussi à s'en débarrasser garderaient le silence, ne serait-ce que parce que cela leur éviterait d'avoir de nouveau affaire à lui".
Depuis le temps que je voyais passer les billets sur les livres de Donna Léon, ça y est, j'ai enfin fait la connaissance du Commissaire Brunetti. Un livre trouvé en occasion à 2 euros et c'était parti. Je n'ai pas fait attention à l'ordre chronologique, ni choisi l'intrigue et ce n'était pas gênant.
L'enquête démarre lentement et officieusement sur les simples soupçons d'une religieuse qui trouve que les pensionnaires de la maison de retraite où elle est affectée meurent un peu trop facilement et que leurs biens sont sans doute légués à l'église.
D'abord sceptique, Brunetti prend tout de même l'affaire au sérieux. De plus, il a les coudées franches, son supérieur hiérarchique étant absent pour quelques jours. Il s'attaque à un monde très clos, dont une organisation religieuse, Opera Pia, nous en rappelle une autre, bien réelle.
L'enquête ne m'a pas tenue en haleine, mais j'ai apprécié la lecture agréable de l'ensemble. Brunetti a une vie familiale équilibrée, il aime retrouver sa femme et ses deux enfants. J'ai compris que sa belle-famille était issue du meilleur milieu vénitien, au courant de bien des secrets depuis plusieurs générations.
Les déambulations du commissaire m'ont changée des ambiances nordiques et neigeuses. Sans bien connaître Venise, j'ai aimé les descriptions qu'il en fait, l'atmosphère générale qu'il décrit.
Suis-je prête à continuer ? Depuis, j'ai terminé "Mort à la Fenice", alors oui, je sens que les Brunetti vont devenir ma petite récréation régulière.
Donna Léon - Péchés mortels - 288 pages
Traduit de l'anglais par William Olivier Desmond
Points - 2017