La route de Tibilissi
Une famille court dans la neige, poursuivie par de sombres archers. Le père, la mère, les deux enfants, Jake et Oto. Ils sont rattrapés et les parents sont tués sous les yeux des garçons. Ils ont le temps de s'enfuir, avec les dernières paroles du père "allez à Tibilissi".
Jake, le plus grand, a récupéré la hache du père pour seul viatique. Les garçons se retrouvent seuls, démunis, perdus, sans rien. Nous ne savons pas à quelle époque nous sommes. A première vue le moyen-âge, mais deux nouvelles créatures évoquent plutôt un monde futuriste. Une bête poilue et affectueuse et un grand robot auxquels Oto tient beaucoup.
Les deux frères continuent à se chamailler, mais se protègent mutuellement à la moindre alerte. Ils entament un périple dangereux, où ils seront aidés ou mis en danger selon les circonstances et les hommes. La destruction est partout, le froid et la faim les tenaillent. Jake ne sait pas trop comment on va à Tibilissi et les rumeurs disent que la guerre est là-bas aussi.
Peu importe l'époque et l'endroit où se déroule l'histoire. Cette BD est le témoignage de ce que vivent des enfants qui perdent tout du jour au lendemain, qui sont obligés de subir une violence quotidienne qu'ils ne comprennent pas. Il suffit d'ouvrir un journal pour savoir que le sujet est toujours trop actuel.
C'est un album touchant, dans une ambiance hivernale et hostile très bien rendue. Un mot sur le graphisme qui m'a plu par sa clarté et sa précision. Je ne m'attendais pas à la fin et j'ai aimé être surprise.
A découvrir sans hésiter.
Chauvel - Kosakowski - Lou - La route de Tibilissi - 176 pages
Editions Delcourt - 2018