Une fille, qui danse
"Le caractère évolue-t'il avec le temps ? Dans les romans, bien sûr : sinon, il n'y aurait guère d'histoire. Mais dans la vie ? Je me le demande parfois".
Tony Webster est un homme d'une soixantaine d'années. Il vit dans la banlieue de Londres, est divorcé et retraité. Il a gardé de bonnes relations avec son ex-femme et voit sa fille de temps à autre. Il a mené une existence assez terne, il aime la tranquillité et ne pas être trop bousculé.
Une lettre reçue va bouleverser sa routine et lui faire réviser une partie de son passé, sa jeunesse étudiante exactement, lorsqu'il avait pour meilleur ami Adrian et pour amoureuse, Véronica. La vie a séparé tout le monde, néanmoins Tony a appris quelques années plus tard le suicide d'Adrian, suscitant quelques questions sans réponse.
C'est difficile d'en dire davantage. Le roman est surtout consacré aux réflexions de Tony sur la mémoire, le passé, la façon dont on le recompose régulièrement, pour ne pas trop en souffrir. Il ne peut pas s'empêcher de contacter Véronica afin d'avoir des éclaircissements sur la mort d'Adrian.
L'auteur nous laisse dans un certain flou pendant longtemps et dans le dernier quart du livre, les révélations se succèdent, laissant voir à chaque fois une autre facette de l'histoire, confrontant Tony à ce qu'il a fait .. ou pas.
Au final, une réflexion plutôt brillante sur la manière dont nous croyons mener nos vies et les petits accommodements qui nous permettent de ne pas perdre la face vis-à-vis de nous-même.
J'ai acheté ce roman après avoir vu le film qui en a été tiré "A l'heure des souvenirs", film que j'ai aimé et qui est assez fidèlement adapté.
L'avis de Alex Kathel Keisha Sylire Véro
Julian Barnes - Une fille, qui danse - 224 pages
Traduit de l'anglais par Jean-Pierre Aoustin
Folio - 2014