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Le goût des livres
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22 mars 2017

Défaite des maîtres et possesseurs

130014_couverture_Hres_0"Je m'étonne de choses banales, mais c'est pour expliquer de quelle manière je me suis retrouvé embarqué. A certaines heures de ma jeunesse, j'ai cru, glorieusement, naïvement (je ne sais plus trop ce que j'avais bu), avoir l'énergie qu'il fallait pour changer le système, et le système en un tournemain m'a porté là où il voulait, pour me faire faire ce qu'il voulait".

J'étais prévenue que c'était un roman qui cognait fort. Heureusement j'avais oublié les billets de blogs lus ça et là et je l'ai ouvert sans trop savoir où j'allais.

Un zeste de science-fiction, une pincée de dystopie, une inspiration puisée dans les contes philosophiques du XVIIIe et surtout une narration impeccable fait que l'on avance les yeux de plus en plus écarquillés et croyez-moi on avale de travers plus d'une fois.

Au début, Malo Claeys, le narrateur rentre dans son appartement et se rend compte qu'Iris, sa compagne, n'est pas là. Inquiet, il apprend plus tard qu'elle a été victime d'un accident et a été transportée à l'hôpital, où il va la rejoindre.

Voilà, un fil est tiré et nous allons de surprise en surprise. Il s'avère qu'Iris est une clandestine et si Malo ne fournit pas ses papiers, elle ne sera pas soignée. Ce monde ressemble beaucoup à notre présent, avec des différences notables, le curseur est poussé juste un peu plus loin dans certains domaines.

Je ne veux pas trop en dire et vous laisser le plaisir de la découverte. Nous nous rendons compte rapidement que Malo et Iris ne sont pas de la même espèce. Les hommes ne sont plus dominants sur la terre et les nouveaux maîtres les traitent comme eux-mêmes traitaient les animaux.

Ce décalage de place est impitoyable pour disséquer toutes nos erreurs et nous mettre le nez dans ce que nous ne voulons pas voir habituellement. La pollution a gagné du terrain, il n'y a plus d'oiseaux, les relations entre les êtres sont codifiées à l'extrême et malheur aux transgresseurs. Mais ce qui sidère avant tout, c'est le traitement réservé aux hommes et comment l'auteur fait exploser nos hypocrisies et notre aveuglement. S'il a voulu défendre la cause animale, c'est plus efficace à mes yeux que toutes les vidéos trash balancées sur internet.

Mais c'est aussi un grand roman d'amour, avec un suspense. Malo arrivera-t'il à sauver Iris ?

Je viens de le terminer et je crois que je vais mettre un petit moment à digérer ce que j'ai lu. C'est un roman qui me marquera. Je le qualifierais d'indispensable.

"Quand on y pense, ce n'est pas rien tout de même : être au chevet. Il y a des choses qui partout dans le monde nous appellent, à voix haute ou à voix muette, et qui ont besoin pour survivre ou pour mourir paisiblement que toutes affaires cessantes nous nous rendions à leur chevet. Une fois de plus : est-ce que nous entendons ? est-ce que nous répondons ?".

L'avis de Alex Clara Cuné Jérôme Keisha Noukette Papillon Sandrine

N.B. Il existe en poche, collection Points

Objectif PAL 3

Vincent Message - Défaite des maîtres et possesseurs - 298 pages
Seuil - 2016

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Commentaires
E
Je ne suis pas trop tentée, et pour toi il est indispensable, et quand je vois tous les liens en fin de billet, je me dis que je vais peut-être revoir mon premier avis ;)
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V
merci Aifelle pour le lien, je ne connaissais pas, je vais voir ça de plus près ! bonne semaine @ toi, bizouilles ;)
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V
j'ai TRES TRES envie de le lire celui-là, ça me parle ENORMEMENT..je croise els n'orteils pour le trouver rapidement à la biblio..noté en tout cas ! merci Aifelle ! bon dimanche @ toi ;) et bizouilles :)
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P
Oh la la ça a l'air bien.<br /> <br /> Ya longtemps que je n'ai pas été secouée par un livre.<br /> <br /> Ton extrait final... :-("
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C
Je découvre que Message a publié un essai très apprécié "Romans pluralistes", sur les sociétés déchirées par des conflits de valeurs. C'est un peu le sujet de ce livre-ci. Je le mets dans mes projets.
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