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9 décembre 2016

Le fils de mille hommes

Le-Fils-de-mille-hommes"Dans la frise du canapé aucun des trois ne bougea. Ils ne se touchaient pas et ne se regardaient pas. Leurs regards se perdaient sur le plancher, ils avaient l'air de gamins ne sachant pas quoi faire, ou de citoyens anxieux dans une salle d'attente. Le gouvernement disposait peut-être d'une administration pour ces choses-là, un service de discernement. Isaura pensait que si l'on n'avait pas inventé de messes pour les célibataires, qu'au moins l'on inventât un service pour les embarrassés. Un endroit à la mairie où les uns et les autres pourraient venir déposer tout ce qui les empêchait de vivre".

Le roman débute avec Crisostomo, un pêcheur de quarante ans qui se sent très seul, sans personne à aimer. Il se met en quête d'un fils et recueille l'orphelin du village Camilo. Cet étrange duo est bientôt rejoint par Isaura, une femme cabossée par la vie, avec laquelle Crisostomo est sûr d'être heureux. Ce sera sa femme.

Ce n'est pas facile de parler de ce roman empli d'amour et de bienveillance, mais loin d'être lisse et consensuel. Autour de ces trois personnages vont s'agglomérer tout ce qu'un village peut receler de laissés-pour-compte. Je pense notamment à Antonino, homosexuel honni et maltraité avant tout par sa mère, car non conforme à ce qu'elle attendait d'un fils, sous l'oeil impitoyable de toute une communauté de bien-pensants.

L'écriture est un condensé de poésie, de crudité, de candeur qui donne un curieux mélange de plus en plus étonnant à suivre. Les personnages se croisent, se quittent, se mélangent au gré des évènements, allant vers de plus en plus de compréhension et de tendresse.

L'auteur fait preuve d'un imaginaire foisonnant, avec des créatures frôlant parfois le fantastique et dans le même temps il décrit des réalités sans fard. Mais nous revenons toujours à Crisostomo, qui montre que l'on peut se "bricoler" une famille et construire des liens affectifs plus forts qu'avec sa famille de sang.

Un roman inclassable, à lire si l'on veut cultiver l'espoir.

L'avis de Zazy

Merci aux Editions Métailié

Valter Hugo Mãe - Le fils de mille hommes - 187 pages
Traduit du portugais par Danièle Schramm
Editions Métailié - 2016

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Commentaires
M
Serait sans doute le bienvenue dans mes lectures alors !
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C
Il me reste une quarantaine de pages de ce romans... il faut que je le termine, d'autant plus que j'aime beaucoup le style !
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M
Il est sur ma PAL et tu me donnes envie de le (re)placer en bonne position !
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V
j'aime beaucoup ta conclusion alors hop, dans la LAL!
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C
Tu m'intrigues et me donnes envie !
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