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Le goût des livres
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2 février 2015

Pas pleurer

7775189255_la-couverture-de-pas-pleurer-de-lydie-salvayre"Elle a grandi dans une famille puritaine, campagnarde et absolument ignorante du monde, persuadée que toutes les épouses devaient, par décret, la boucler, persuadée que tous les pères de famille étaient autorisés, par décret, à cogner femme et enfants, élevée dans la crainte de Dieu et du diable qui prend mille masques trompeurs, mon enfant, et parfaitement dressée à obéir et à se soumettre".

Je n'avais pas lu Lydie Salvayre depuis un bon moment et j'ai renoué avec elle à travers ce roman qui a obtenu le Prix Goncourt 2014. Je gardais le souvenir de textes assez froids et caustiques, aussi ai-je été surprise par la joie et la vie qui règnent dans celui-ci, malgré un sujet dramatique, la guerre d'Espagne.

L'auteure nous raconte ce tragique évènement à travers le récit de sa mère Montse. A 75 ans, elle ne se souvient plus de grand chose, sauf de l'été 36, où elle a découvert une certaine liberté et l'amour avec un jeune Français. Le frère de Montse, Josep, est un libertaire, porté par un idéal exalté et c'est lui qui l'entraîne à la ville cet été là, au grand dam de la mère.

Lydie Salvayre met en parallèle à son histoire familiale "Les grands cimetières sous la lune" de Georges Bernanos. En 1936, l'écrivain résidait à Palma de Majorque. Tout le rapproche du camp franquiste, il est pourtant rapidement horrifié par les exactions commises, largement encouragées par l'Eglise espagnole "qui tapinait avec les militaires".

A l'enthousiasme de l'été 1936 où tout semblait possible, va succéder le désastre que l'on sait. Dans le village de Montse chacun a pris parti et les règlements de compte vont être féroces. La narration de Montse et le contrepoint de G. Bernanos permettent de suivre facilement la progression des évènements, même si l'on n'est pas féru côté historique.

L'échange entre l'auteure et sa mère est coloré et savoureux, grâce au "fragnol" mélange d'espagnol et de frnaçais déformé très imagé. Par contre, j'ai été dérangée par les phrases en espagnol, non traduites ; j'ai eu l'impression d'être exclue d'une part de l'histoire, sans savoir pourquoi.

Ceci dit, c'est un léger inconvénient, mon impression d'ensemble est très positive et me donne envie de relire les premiers romans de l'auteure et bien sûr "Les grands cimetières sous la lune" de Bernanos. Je constate une fois de plus que le mélange grande histoire et histoire familiale permet de mieux appréhender les évènements d'aujourd'hui. Beaucoup de noirs secrets dorment encore dans la terre espagnole.

L'avis de Alex Chrisw Dasola Delphine Gambadou Sandrine

Prix Goncourt 2014        Challenge Asphodèle

Lydie Salvayre - Pas pleurer - 278 pages
Editions du Seuil - 2014

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Commentaires
Z
Ma gentille bibliothécaire me l'a réservé. Il est sur ma table de nuit
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V
Un goncourt qui me botte vraiment... j'espère avec l'opportunité de le lire bientôt !
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K
J'ai bien aimé aussi même si j'ai été déçue que les phrases en espagnol ne soient pas traduite (Même si je comprenais tout).<br /> <br /> Un beau témoignage de cette période historique sur laquelle j'ai très peu lu.
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Z
Je l'ai retenu à la bilbiothèque, mais il ne sera dispo qu'en juillet prochain....
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S
Lecture prévue un de ces jours. J'ai l'impression de depuis quelques années, les Goncourt sont plus abordables.
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