L'incendie
"Chacun agit comme il peut pour vivre et s'arranger, et sans doute avons-nous fait de notre mieux jusqu'à aujourd'hui".
Dans mes lectures préférées de l'an dernier figurent "La nuit tombée" d'Antoine Choplin et "Un repas en hiver" d'Hubert Mingarelli, alors quand j'ai appris qu'ils avaient écrit un roman à quatre mains, je ne pouvais pas le manquer.
Je ne sais pas qui a écrit quoi et ça n'a pas d'importance, la réussite est totale. C'est un roman épistolaire, un échange de lettres entre deux hommes qui se sont revus récemment, après une longue éclipse. Pavle vit à Belgrade, Jovan en Argentine. L'histoire se dévoile peu à peu à travers leur échange. Les deux hommes ont combattu en ex-Yougoslavie et doivent vivre avec de lourds secrets.
Ils nous sont révélés au fil des lettres ; il y a d'abord des demi-vérités, des demi-mensonges, un pas en avant, deux en arrière, des allusions, chacun ignore ce que l'autre a fait ou dit exactement. Des images reviennent sans cesse, leur ami Branimir, un incendie, une maison isolée et habitée. Je n'en dis pas plus.
Grand roman sur la culpabilité, les circonstances qui transforme un homme en prédateur et la difficulté de vivre avec, après. Sur une amitié qui ne veut pas mourir aussi. L'écriture sobre va droit à l'essentiel. Une lecture indispensable.
L'avis de Jérôme Noukette Valérie
Antoine Choplin - Hubert Mingarelli - L'incendie - 80 pages
La Fosse aux Ours - 2015