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11 janvier 2014

Philomena

"Irlande 1952. Alors qu'elle n'est qu'une jeune adolescente, Philomena tombe enceinte après une relation amoureuse. Sa famille décide alors de la placer dans un couvent où son enfant lui sera retiré de force. Cinquante ans après, elle décide de le retrouver, avec l'aide d'un journaliste" (synopsis)

Le premier quart d'heure de ce film m'a prise à la gorge pour ne plus me lâcher. Le sort réservé au couvent à ces jeunes "pécheresses" n'est pas loin de l'esclavage. Enfermées, scandaleusement exploitées, abandonnées à la douleur de l'accouchement (plus elles souffrent, mieux c'est ..) on sait bien que tout cela n'est pas un cliché et c'était il y a seulement un demi-siècle.

Pour que leur ignominie soit complète, les religieuses "vendaient" les enfants à de riches américains ne laissant aux mères et aux enfants aucun chance de se retrouver un jour. Inutile de préciser que la jeune mère n'avait rien à dire et pouvait seulement subir.

Philomena s'est tue toutes ces années, mais le jour où son fils atteint 50 ans, elle n'en peut plus et révèle son secret à sa fille. Pas un jour ne s'est écoulé sans qu'elle pense à ce fils qui lui a été arraché et elle voudrait savoir ce qu'il est devenu, sans déranger sa vie.

C'est là qu'intervient Martin, ancien journaliste de la BBC, récemment viré d'un poste auprès d'un homme politique suite à une injustice. Amer, désabusé, il accepte d'aider Philomena un peu à contrecoeur, jugeant le job indigne de lui. Une grande part de l'intérêt du film réside dans les frictions entre ces deux personnages, si peu faits pour s'entendre. Chacun aidera l'autre à faire un bout de chemin.

Comme c'est un film anglais, l'humour est présent et rend supportable une situation qui ne l'est pas. Et la personnalité de Philomena fait le reste. Elle n'en veut pas aux religieuses, elle est d'ailleurs assez bigote, on pourrait dire qu'elle positive toujours. Martin, bien plus lucide, sent monter l'indignation au fur et à mesure de leurs découvertes mais finalement, ils finiront par s'apprécier mutuellement.

Je ne vous dis rien évidemment de la quête du fils, vous la découvrirez par vous-mêmes. Si je résume, de la colère, de l'indignation, de l'émotion, de l'humour, de l'amour, et une interprétation formidable de Judi Dench qui donne corps à Philomena avec tendresse et dignité. Steve Coogan (Martin) se défend bien face à elle et j'ai aimé leurs échanges chaotiques.

Je lis ça et là que c'est un film tire-larmes et bourré de clichés. Vous m'expliquez comment rester de marbre devant un sujet pareil et la vie ressemble parfois à des clichés. N'en ayez cure et allez-y.

Keisha fait justement un billet aujourd'hui sur le livre dont s'est inspiré le film. Attention, elle parle surtout de la vie du fils et personnellement, j'ai préféré ne pas savoir avant ce qu'il était devenu.

philomena-philomena-08-01-2014-15-g

Réalisateur : Stephen Frears - 2013
Avec Judi Dench et Steve Coogan

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Commentaires
L
Un film à voir pour le week-end .....<br /> <br /> Bisous du soir et à bientôt .<br /> <br /> Maman mule
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C
J'ai été totalement "pris" par ce film (en VO, salle complète) comme vous le dites au début de billet. Un film émouvant et plein de tact, ne tombant jamais dans la sensiblerie facile. Les interprètes sont justes, Stephen Frears fait honneur à sa réputation de réalisateur en portant le cinéma britannique.<br /> <br /> Et pour rester dans le domaine littéraire, je retiens la citation de TS Eliot:<br /> <br /> “We shall not cease from exploration<br /> <br /> And the end of all our exploring<br /> <br /> Will be to arrive where we started<br /> <br /> And know the place for the first time.”
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F
Je sors du ciné en VO ! Je prendrai le temps demain de venir lire ton billet et les commentaires de tes fans ;-) Judi Dench est fantastique et je n'ai presque pas utilisé mon mouchoir !
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F
Il y a plein de belles choses dans ce film qui n'est pas parfait. La complicité obligée entre Philo et Martin est toute en nuances et en subtilité, c'est ce que j'ai préféré. Ma grande erreur est d'avoir vu ce film dans la version française, c'est presque insupportable de ne pas entendre un mot d'anglais.
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P
Oui ça se passe il y a 60 ans... mais c'est pas mieux aujourd'hui puisque quand elle retourne dans le couvent en 2003... la mentalité est toujours aussi arriérée, cruelle et désespérante.<br /> <br /> Que je hais la religion !
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