Profanation
"Quand il était petit, un jour, son père l'avait piégé. Il lui avait expressément interdit de labourer le champ, et du coup il l'avait fait. Il lui avait vivement conseillé de se tenir loin de l'armée, et Carl avait immédiatement décidé de s'engager. Son père avait même essayé de l'empêcher de fréquenter certaines filles. La fille de tel et tel fermier ne valait rien du tout, et Carl allait aussi sec faire le pied de grue devant sa porte. Carl était comme ça et l'avait toujours été. Personne n'avait le droit de le commander et c'est ce qui le rendait si facile à manipuler. Il en avait bien conscience. Mais la direction de la PJ le savait-elle ? Bonne question."
Deuxième enquête du Département V, "Profanation" tient les promesses de "Miséricorde" et je l'ai lu aussi vite. Cette fois-ci, Carl récupérère une vieille histoire de double meurtre, normalement résolue puisque le coupable a avoué et est sous les verrous. Alors pourquoi trouve-t'il le dossier sur son bureau, sans savoir d'où il est venu ?
Carl va s'apercevoir qu'il y a eu de nombreuses lacunes dans l'enquête qui a été menée à l'époque. Trois fils de famille ont été suspectés dans ces meurtres, innocentés par les aveux d'un quatrième larron, qui s'enrichit curieusement dans sa prison ; ce sont aujourd'hui les hommes les plus puissants du Danemark et il ne fait pas bon aller les chatouiller. Et quel rôle, Kimmy, la seule fille de la bande, a-t'elle joué ? Et pourquoi fait-elle tellement peur à ses trois anciens copains, elle qui est maintenant SDF dans les rues de Copenhague ?
Carl a du pain sur la planche, toujours efficacement secondé par Assad le Syrien, dont le mystère s'épaissit encore dans cet épisode. Une troisième personne rejoint l'équipe, Rose, la secrétaire que Carl rêve plusieurs fois de faire dégager d'un coup pied aux fesses. Il faut dire que dans le genre cognée, c'est un phénomène, mais, ne nous y trompons pas, elle est futée et pleine de ressources "En contre-plongée, elle ressemblait à une version grassouillette de Cruella d'Enfer juste avant qu'elle kidnappe les 101 Dalmatiens". Voilà qui promet de solides empoignades à venir.
Si j'ai trouvé l'intrigue un rien inférieure à celle de Miséricorde, il n'en est pas moins vrai que je suis accro à Carl, Assad et Rose. J'apprécie beaucoup l'humour léger manifesté par Carl et son recul sur tout ce qu'il voit, même si je n'excuse pas sa fainéantise. Et j'ai bien lu ici et là, que "Délivrance" le troisième tome est meilleur que les deux premiers, il m'attend sur ma table, j'ai bien du mal à ne pas sauter dessus dans la seconde ..
Jussi Adler Olsen - Profanation - 544 pages
Albin Michel - 2012