L'homme qui rit
Vous avez été plusieurs à réagir lorsque j'ai dit avoir gagné le roman de Victor Hugo "l'homme qui rit" chez Pascale. Sur la sugestion de ClaudiaLucia, je vous propose une lecture commune pour le 30 Août 2013. C'est un pavé de plus de 700 pages, il me faudra bien l'été pour le lire.
Si vous souhaitez vous joindre à nous, laissez-moi un mot dans les commentaires.
En attendant, je suis allée voir le film de Jean-Pierre Améris, sachant qu'il n'avait pas cherché à faire une reconstitution fidèle du livre et a privilégié la vision qu'il en avait depuis l'adolescence. Je l'ai regardé comme un conte dans lequel je suis entrée facilement. Je vous rappelle brièvement l'histoire. Le jeune Gwynplaine a été enlevé enfant par les Comprachicos qui l'ont mutilé, lui traçant sur le visage un rire permanent. Abandonné seul en pleine tempête, il sauve au passage Déa, une petite fille rendue aveugle par la neige et est recueilli par Ursus, personnage étrange, saltimbanque au verbe haut et au coeur tendre.
Ursus sillonne les chemins de l'Angleterre dans sa roulotte brinquebalante et joue les bonimenteurs auprès des villageois, leur vendant des herbes et autres recettes de bonne-femme. Il s'aperçoit que le visage de Gwynplaine déclenche les rires et c'est ainsi que le trio va monter un spectacle qui va avoir de plus en plus de succès.
Le désir d'Ursus de resté caché ne pourra pas tenir longtemps et ils seront réclamés jusqu'à la Cour. Les deux jeunes gens sont tombés amoureux l'un de l'autre, mais Gwynplaine va se laisser prendre au piège des ors et dorures des riches et aux flatteries d'une belle Duchesse qui va en faire un objet de distraction. Evidemment, rien de tout cela ne se terminera très bien.
Je me plains souvent que les films sont trop longs, celui-là je l'ai trouvé trop court (1 h 33). J'aurais aimé voir plus développé l'aspect politique et social de l'histoire. Quelques scènes montrent l'espoir de Gwynplaine d'attirer l'attention des puissants sur le peuple qui souffre et manque de tout, mais elles sont trop brèves et pas toujours bien amenées.
En tout cas, tel qu'il est, j'y ai pris plaisir, l'interprétation est excellente, Gérard Depardieu (l'acteur) est bon comme j'avais oublié qu'il peut l'être, Marc-André Grondin fait un Gwynplaine convaincant, entêté, floué, blessé. Côté femme, Christa Theret (vue récemment dans Renoir) est magnifique, sensuelle, lumineuse. Emmanuelle Seigneur joue la rouerie à la perfection.
Le réalisateur : Jean-Pierre Améris
Le billet très argumenté de Pascale