Bon dimanche
Stars 80
Oui, je l'ai vu. Un jour où je ne voulais entendre parler d'aucun drame, ne voir aucune violence, pas de sang, pas d'explosions, pas de règlements de comptes ou de manipulations sordides. Je ne vais pas vous dire que c'est le chef d'oeuvre de l'année, mais j'ai passé un bon moment. Je me souvenais de tous les tubes, même si je ne savais pas forcément qui chantait. Je n'ai jamais vu Richard Anconina aussi bien. Patrick Timsit n'est pas mal non plus en éternel suiveur qui se rebiffe. Ce n'est pas seulement une suite de chansons, le scénario est truffé de scènes d'auto-dérision et de caricatures voulues. Aucune méchanceté dans cette histoire, ils ont l'air de s'amuser tous comme des petits fous et c'est contagieux. Il faut dire qu'un groupe de jeunes dans la salle assurait l'ambiance .. je suis ressortie de bonne humeur, avec des airs plein la tête. Et de quoi devrais-je avoir honte, je vous le demande !
Le billet de Sylire
Film de Frédéric Forestier et Thomas Langman
Dans un tout autre genre, je voudrais vous signaler un film israëlien mis en scène par Hadar Friedlich, diffusé hélas dans peu de salles "Beautiful Valley". Il ne faut pas avoir peur de la lenteur et du manque d'action, tout est dans le quotidien d'Hanna, une vieille femme de 80 ans, co-fondatrice d'un kibboutz qui périclite.
On la voit déambuler dans un périmètre restreint. Ce qui fut un lieu bouillonnant de vie donne l'impression d'être quasi-déserté. Hanna se sent encore utile et veut continuer à travailler. Elle est poussée plus ou moins délicatement sur la touche par son entourage, à commencer par sa fille. L'idéal collectiviste a viré à l'individualisme, comme dans toute la société et Hanna s'entête à vouloir préserver l'esprit de départ.
Les vieux amis d'Hanna disparaissent, même le bâtiment des archives va être supprimé, plus personne ne veut se souvenir du passé. On pressent qu'Hanna n'a sûrement pas été une dirigeante commode, une rivalité semble encore très sensible avec sa voisine la plus proche. La collectivité a pesé de tout son poids sur les individus.
Un monde qui se délite et auquel on ne comprend plus rien, des vieux dépassés dont on ne sait plus quoi faire, le propos est universel. Il prend un relief particulier dans ce lieu qui a été porteur de tant d'espoirs. L'interprète principale, Batia Bar, n'est pas une comédienne professionnelle. Elle est remarquable.
Le billet de Miriam