La rivière noire
Dans un appartement à proximité du centre-ville, un jeune homme git, mort, dans un bain de sang. Pas le moindre signe d'effraction ou de lutte, aucune arme du crime, rien que cette entaille en travers de la gorge de la victime, entaille que le légiste qualifie de douce, presque féminine. Dans la poche de sa veste, des cachets de Rohypnol, la drogue du viol ... Il semblerait que Runolfur ait agressé une femme et que celle-ci se soit ensuite vengée (Extrait 4e de couverture).
Cette septième enquête islandaise a une particularité, Erlandur en est absent. Parti en vacances dans les fjords de l'est, il ne donne pas de nouvelles, ce qui finit par inquiéter son entourage.
C'est donc Elinborg, l'une de ses adjointes qui mène les investigations. Nous faisons plus ample connaissance avec sa famille, ses enfants adolescents en crise, sa fille surdouée, son mari placide et compréhensif devant ses horaires tardifs. Nous savions déjà que c'était une excellente cuisinière et c'est sa connaissance de la cuisine indienne qui va la mettre sur une première piste. Un châle a été trouvé dans l'appartement de la victime, imbibé d'une puissante odeur d'épices.
C'est l'occasion aussi pour l'auteur d'aborder le problème des femmes victimes de viol. La justice islandaise est apparemment très peu sévère pour les violeurs qui n'écopent que de peines de deux ou trois ans d'emprisonnement. Les femmes restent seules avec leur traumatisme et préfèrent ne pas parler, problématique pas réservée seulement à l'Islande, hélas.
J'ai suivi l'enquête sans déplaisir, sans enthousiasme non plus, l'ensemble est assez poussif. Une fois le crime découvert, on tourne en rond longtemps en ressassant les mêmes arguments et les mêmes impasses, jusqu'à une résolution un peu trop facile.
Je n'ai qu'une chose à dire : rendez moi Erlandur !
L'avis de Cathe Cathulu Dasola Hélène Lystig Valérie Wens
Arnaldur Indridason - La rivière noire - 300 pages
Editions Métailié - 2011