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14 janvier 2011

Même la pluie

"Sébastian, jeune réalisateur passionné et son producteur arrivent dans le décor somptueux des montagnes boliviennes pour entamer le tournage d'un film. Les budgets de production sont serrés et Costa, le producteur, se félicite de pouvoir employer des comédiens et des figurants locaux à moindre coût. Mais bientôt le tournage est interrompu par la révolte menée par l'un des principaux figurants contre le pouvoir en place qui souhaite privatiser l'accès à l'eau courante. Costa et Sébastian se trouvent malgré eux emportés dans cette lutte pour la survie d'un peuple démuni .."

Après l'ennui abyssal de "Somewhere" (j'en baille encore) enfin un film qui a quelque chose à dire et qui le dit bien. Deux histoires se déroulent et s'entrecroisent de manière passionnante. Le propos du tournage cinq siècles auparavant, résolument anticolonialiste, mettant en scène les atrocités subies par les indiens et le courage du premier homme qui s'est dressé seul devant le pouvoir. Et l'époque actuelle, où le même peuple indien est obligé de se battre pour conserver l'accès à un bien encore plus précieux que l'or : l'eau.

Au départ, Costa le producteur, assez cynique, n'a qu'un seul objectif, tourner à moindre coût dans ce pays où les figurants se recrutent à la pelle pour deux dollars la journée. Daniel, le principal figurant indien, est aussi le le meneur du mouvement de révolte qui démarre, ce qui pose rapidement problème. Mais peut-t'on tourner un film qui prend la défense des indiens 500 ans plus tôt, et rester indifférent à une exploitation aussi grave qui se déroule sous vos yeux ?

Chacun va se retrouver devant sa conscience et l'évolution des personnages est captivante. Avec eux on est troublé, horrifié, tiraillé, ému et ce qui rend le propos très crédible, c'est que personne n'est tout noir ou tout blanc, pas de morale bien-pensante assénée, le spectateur reste libre et pensant devant le déroulement des évènements. Les deux époques sont imbriquées avec fluidité et c'est hallucinant et désespérant de voir à quels point certaines scènes se répondent à cinq siècles de distance.

C'est un film qui n'a pas seulement un point de vue engagé, socialement et politiquement, il est profondément humain, complexe et très bien interprété. Ne le manquez pas s'il passe près de chez vous.

Film espagnol - Réalisatrice Iciar Bollain - 2010 - Avec Gaël Garcia Bernal, Luis Toscar, Carlos Aduviri.

19705_affiche_de_meme_la_pluie

   

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Commentaires
A
Et qui prendra de l'ampleur dans les années à venir .. j'ai enregistré le film et le reverrai avec plaisir, je l'avais trouvé excellent.
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M
je suis branché - eau (Danielle Mittérand)! belle bataille qui continue partout dans le monde
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A
@ Miriam : je me souviendrai de ce film, le thème est fort et il est très bien interprété. Et çà peut servir aussi d'exemple pour ne pas baisser les bras.
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M
Un beau film! une belle cxause et en plus c'est une histoire vraie. pour une fois les indiens ont gagné contre les multinationales!
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A
@ Anjelica : j'espère qu'il va passer dans ton cinéma, c'est vraiment un excellent film.
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