Soufi, mon amour
"Ella Rubinstein a en apparence tout pour être heureuse : une jolie maison dans le Massachussetts, trois beaux enfants, un chien fidèle. Mais, à l'aube de ses quarante ans, elle se demande si elle n'est pas passée à côté d'elle-même. Les infidélités de son mari ne sont plus un mystère et les cours de cuisine ne suffisent pas à exalter sa vie monotone. Décidée à reprendre une activité professionnelle, elle est engagée comme lectrice par un agent littéraire. Sa première mission : rédiger une note sur un manuscrit signé Aziz Z. Zahara. Ce roman, qui retrace la rencontre entre le poète Rûmi et le plus célèbre derviche du monde musulman, Shams de Tabriz, va être une révélation pour Ella. Au fil des pages, elle découvre le soufisme, le refus des conventions et la splendeur de l'amour. Cette histoire se révèle être le miroir de la sienne. Aziz - comme Shams, l'a fait pour Rûmi sept siècles auparavant - serait-il venu la libérer ?" (4e de couverture).
Ce roman avait tout pour me plaire, j'avais très envie d'en savoir plus sur le poète Rûmi dont la renommée a traversé les siècles et est toujours grande de nos jours.
Pourtant, c'est une déception. Je me suis intéressée à la partie concernant Rûmi, j'ai découvert son environnement familial, le contexte de l'époque, les temps troublés du 13e siècle en Turquie, je pense que c'est solidement documenté.
C'est la forme qui ne m'a pas convenu. Y avoir mêlé la vie d'Ella n'apporte rien, il faut bien dire qu'elle n'est pas très sympathique et cumule tous les clichés possibles sur la femme au foyer qui se croit comblée et découvre d'une seul coup le vide de son existence. Cà ne m'a pas paru crédible une seule seconde. Pas plus que l'histoire d'amour qui surgit soudainement entre Aziz, l'auteur du manuscrit, et Ella.
J'aurais préféré que le livre s'en tienne au 13e siècle et à Rûmi, même si j'ai eu des difficultés aussi avec la forme romancée. Le personnage le plus mis en avant est Shams de Tabriz, derviche errant, qui énonce les quarante règles du soufisme tout au long de l'histoire. Elle sont amenées de manière sentencieuse et tombent quelquefois comme un cheveu sur la soupe, j'en ai été rapidement agacée. Et que dire de l'attitude de Shams de Tabriz ? Elle m'a souvent laissée bien dubitative.
Vous l'avez compris, un roman qui m'a laissée sur le côté. Une première lecture de l'auteure pas très réussie.
"Bien souvent, les gens à l'esprit étroit disent que danser est sacrilège. Ils pensent que Dieu nous a donné la musique - pas seulement la musique que nous faisons avec notre voix et nos instruments, mais la musique qui sous-tend toute forme de vie - et qu'il nous a ensuite interdit de l'écouter. Ne voient-ils pas que toute la nature chante ? Tout dans cet univers bouge en rythme - les battements du coeur ou les ailes des oiseaux, le vent les nuits d'orage, le forgeron à son enclume ou ce qu'entend dans le ventre de sa mère un bébé à naître -, tout participe, passionnément, spontanément, à une mélodie magnifique. La danse des derviches tourneurs est un maillon dans cette chaîne perpétuelle. Telle la goutte d'eau qui porte en elle tout l'océan, notre danse reflète et voile à la fois les secrets du cosmos".
Je remercie les Editions Phebus et Babelio.
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L'avis de Val
Elif Shafak - Soufi, mon amour - 399 pages
Editions Phebus - 2010