L'avant-dernière chance
Georges, vieil homme de 83 ans à la santé vacillante, a un projet qui lui tient à coeur : admirateur du tour de France, il veut en refaire les étapes en commençant par la Bretagne, mais pas à vélo hein, faut rien exagérer ! en voiture, avec Charles, son voisin depuis 30 ans.
Jusqu'à présent, il n'a pas pu le réaliser, trop protégé par sa fille Françoise, depuis le décès de sa femme, Arlette, cinq ans auparavant. Et voilà que Françoise part faire un trek au Pérou. Elle sera injoignable pendant deux semaines, une aubaine pour Georges et Charles qui peuvent partir aussitôt.
Seulement voilà, Adèle, la petite-fille de Georges, en stage sur un tournage télé à Londres, s'inquiète brusquement de ce grand'père qu'elle n'a pourtant pas vu depuis 10 ans et se croit obligée de prendre le relais de sa mère. Quand elle découvre par hasard le pot-aux-roses, elle exige de son papy qu'il lui envoie un texto par jour pour donner de ses nouvelles et dire où il est.
Voilà Georges parti pour son grand périple, avec l'obligation d'apprendre à utiliser un téléphone portable et le langage SMS.
J'ai d'abord craint d'être embarquée dans une histoire un peu trop belle et un peu trop lisse : les retrouvailles d'un grand-père et de sa petite-fille avec happy-end et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ...
Il n'en est rien. Il y a d'abord la virée en Bretagne qui se terminera assez vite, mais Georges aura eu le temps de faire des rencontres inattendues et le plus important, il revit enfin, lui qui se sentait "sous cloche". Il découvre aussi Charles, le voisin qu'il croyait connaître et dont il n'avait absolument pas senti le désarroi profond. Les relations se transforment et s'approfondissent. Et le plus important, Adèle et lui renoue un lien, timidement d'abord, et de plus en plus empreint d'une grande tendresse.
Je ne sais plus quelle blogueuse a parlé la première de "livres doudous", celui-ci en est assurément un. Il est très réconfortant par sa vision de la vieillesse et des relations humaines. J'ai aimé aussi la description de gens simples, qui ont traversé différentes époques en gardant leur bon sens de campagnards bien enracinés. Il montre également que tout est possible jusqu'au bout et réparable, si l'envie est là.
Ce roman a reçu le prix Nouveau Talent 2009 de la Fondation Bouygues Telecom-Metro. Il est précisé à la fin que ce prix révèle au grand public un nouveau talent littéraire en lui permettant de publier son premier roman. Ecrit en langue française, ce récit doit intégrer le langage SMS et des messageries instantanées. L'auteur a su se plier à cette contrainte très intelligement.
Un joli livre et je remercie Caroline Vermalle de me l'avoir gentiment envoyé.
L'avis d'Anne Bladelor Chiffonnette Dasola Joëlle Keisha Mango Ptit Lapin Saxaoul Sylire
Le blog de l'auteur ici.
Caroline Vermalle - L'avant-dernière chance - 246 pages
Editions Calmann-Lévy - 2009