COMME LA GRENOUILLE SUR SON NENUPHAR
"Gwendolyn est une jeune trader de Seattle dont les ambitions d'ascension sociale s'écroulent avec les marchés financiers la veille de Pâques. Pour Gwen commence le pire week-end de son existence : alors qu'elle se voit privée d'avenir, le singe kleptomane de son petit ami s'enfuit, un ancien broker de retour d'un voyage à Tombouctou - où il a appris pourquoi les grenouilles disparaissent de la surface de la Terre - s'insinue dans sa vie, sa meilleure amie se volatilise à son tour, tandis qu'un étrange médecin japonais présente un remède miracle au cancer. Au milieu de tout ce désordre, Gwen devra peu à peu choisir entre la poursuite du rêve américain et l'aventure de la liberté." 4e de couverture.
J'attendais beaucoup de cette lecture, trop sans doute et c'est la déception qui est au rendez-vous. Pourtant, je suis partie sur les chapeaux de roue, emballée par les métaphores drôlissimes qui se succèdent à un train d'enfer dans ce roman.
L'intrigue se déroule pendant le week-end de Pâques, la bourse vient de s'écrouler et Gwendolyn se retrouve dans une situation très périlleuse, ayant commis quelques indélicatesses dans ses transactions. De plus, son amie la cartomancienne-voyante-confidente Q-Jo disparaît brusquement. Vous ajoutez la fugue du singe de son petit ami Belford et la rencontre avec le broker repenti de retour de Tombouctou, plus le docteur japonais, vous secouez le tout et vous avez une histoire complètement déjantée qui part un peu dans tous les sens.
"L'argent, le bel argent. Q-Jo soutient que c'est ton avidité de richesses matérielles qui est à l'origine de l'apparition de vingt-trois cheveux gris (elle les a comptés) dans ta crinière brune de Philippine, mais tu sais que ce n'est pas vrai : c'est le sang gallois du côté de ta mère qui est en cause. Et de toute façon, il n'y a pas d'avidité en toi, pas de vulgaire cupidité. Il s'agit plutôt d'un besoin biologique. C'est cela. A l'approche de la trentaine, tu entends le tic-tac de l'horloge. Seulement, toi, ce n'est pas des bébés que tu veux faire, c'est du fric. Tu ressens l'envie d'enfler, de devenir grosse de pognon et d'expulser des dollars en argent comme une machine à sous".
J'ai aimé la critique féroce de l'Amérique, la description de la pauvreté qui s'étend dans la ville de Seattle, à côté de l'enrichissement cynique de certains autres. Le livre a été écrit en 1994, ce qui montre bien que tous les américains n'étaient pas aveuglés par le système et comprenaient qu'il allait dans le mur ! Et le langage utilisé, plein d'inventions et de drôlerie, m'a bien faire rire. Alors me direz-vous ..
Alors, je ne me suis pas du tout intéressée à l'histoire. Gwendolyn n'est pas particulièrement sympathique, les autres personnages non plus. Seule Q-Jo m'a paru avoir quelque épaisseur, malheureusement elle est peu présente. Avant la moitié du roman, j'ai eu l'impression de faire du sur-place, tout ce petit monde tourne à vide, ce n'est plus très drôle et d'un goût discutable.
Je suis allée jusqu'au bout quand même, j'avais l'espoir d'un retournement ou d'une évolution plus palpitante, mais non, je suis restée sur la touche.
Cathulu, Brize, Papillon ont beaucoup aimé.
Amanda est plus réservée.
Papillon vous en parle de vive voix et de manière convaincante ici
Tom Robbins - Comme la grenouille sur son nénuphar - Gallmeister - 2009