COMMENT SE DIRE ADIEU
"Monter sur scène compensait tout : l'épuisement, la nourriture grasse, l'ennui. C'était une drogue, j'adorais cela. J'adorais nos costumes de scène et nos chaussures luminescentes. J'adorais me déhancher et suer devant ces enceintes géantes". A vingt ans et quelques, Géraldine Coleshares plaque sa thèse sur Jane Austen ou la guerre des sexes pour être la première chanteuse blanche du plus grand groupe de rythm and blues de tous les temps : Ruby Tremblay & les Tremblettes. Difficile, dix ans plus tard, de répondre aux questions des amis très chics de son mari avocat. Car Géraldine hésite encore : diva pop noire ou juive d'Europe Centrale d'avant l'holocauste, çà lui plairait bien. (4e de couverture).
Pour hésiter, elle hésite Géraldine, elle ne fait même que çà. Elle ne peut pas rester tremblette toute sa vie, mais que faire ? Sous des dehors légers et drôles, l'auteur sait remarquablement faire passer des réflexions profondes sur la vie et la difficulté d'entrer dans le monde des adultes. Les hésitations de Géraldine s'appliquent à la fois à sa vie professionnelle et à sa vie sentimentale. Le statut de mère et d'épouse ne saurait la satisfaire bien longtemps. Il y a des descriptions très savoureuses de différents milieux et des personnages très attachants. J'ai ressenti un léger ennui aux trois quarts du livre, mais ce devait être le reflet de l'ennui de l'héroïne.
Ce n'est pas le meilleur roman que j'ai lu de Laurie Colwin, mais c'est une lecture très agréable.
Comment se dire adieu - Laurie Colwin - Editions Autrement - 2002